Tunisie : Le dossier de la banque Lazard monopolise les interventions des députés

Le dossier de la banque française Lazard a monopolisé, lundi, l’ensemble des interventions des députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) lors de l’examen du projet de budget du ministère du développement, de l’investissement et de la coopération internationale.

Le député Mehdi Ben Gharbia (indépendant) été le premier à lancer le débat au début de la séance allant jusqu’à accuser le ministre du développement, de l’investissement et de la coopération internationale Yassine Ibrahim de « mensonge».

Ben Gharbia a présenté des documents attestant que le ministère en question s’apprête à signer un accord avec la banque française Lazard pour l’élaboration du plan quinquennal de développement (2016/2020).

Un nombre de députés ont estimé que cet accord constitue « une atteinte à la souveraineté nationale ».

Au cours de la séance plénière tenue, lundi, Ben Gharbia a appelé Yassine Ibrahim à présenter « des éclaircissements sur des présomptions de corruption relatives à la mission accordée à la banque Lazard ».

Le même député a par ailleurs évoqué des « dépassements qui ont marqué l’élaboration du plan quinquennal de développement ».

Le député Moez Ben Rhouma (Ennahdha), a pour sa part, appelé le ministère de développement « à etre plus transparent».

Il a par ailleurs évoqué l’absence de vision claire lors de l’élaboration du budget du ministère de développement, estimant que cette approche ne peut garantir un développement juste et équilibré.

Le député Walid Banneni (Ennahdha) a lui aussi réclamé des explications concernant l’affaire de la banque Lazard, mettant l’accent sur la nécessité de renforcer la transparence dans le budget du ministère.

Toutefois, les députés Karim Hlali et Ali Bennour (Afek Tounes, le parti auquel appartient Yassine Ibrahim) ont défendu la stratégie du ministère estimant qu’elle (stratégie) « a répondu aux recommandations présentées lors des consultations régionales».

Mohamed Ennacer Jbira (Nidaa Tounes) a pour sa part estimé que l’approche adoptée lors de l’élaboration du budget du ministère « est fausse» , appelant à renforcer les dépenses de développement régional.

Le député Adnene Hajji (indépendant) a demandé des explications concernant l’absence du rôle du ministère du développement dans le renforcement des projets dans les régions défavorisées.