JCC 2015 : Table ronde à Tunis sur “La femme et la violence de l’image”

“La femme et la violence de l’image” a été le thème d’une table ronde organisée dans le cadre de la 26ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (21-28 novembre 2015) en partenariat avec le Centre de recherches, d’études de documentation et d’information sur la femme (Credif).

La rencontre qui s’est déroulée en présence d’un grand nombre de critiques et d’hommes et de femmes de cinéma de Tunisie, d’Algérie et de la France a été une occasion pour réaffirmer une fois de plus la persistance de l’image stéréotypée de la femme dans le cinéma, l’audiovisuel et dans la presse écrite, dans un contexte qui ne sort pas des sentiers battus (sexe, violence et exploitation dans toutes ses formes).

Les participants ont été unanimes à relever que la majorité des productions audiovisuelles (films, drames…) réalisées au cours des dernières années en Tunisie mais aussi dans les régions arabe et africaine ont mis à l’écart les préoccupations réelles de la femme et les problèmes profonds dont elle souffre dans son environnement familial, professionnel et sociétal.

L’avocate algérienne Wassila Tamzili a, dans ce contexte, précisé que les formes de violence que subit la femme a pris des formes multiples dont l’image véhiculée par les films et les feuilletons arabes sur la femme disant à ce propos “l’image a joué un rôle important dans la consécration de cet état de faits”.

De son côté, l’universitaire Mirvet Kammoun a, à travers un inventaire de plusieurs productions cinématographiques tunisiennes au cours de la dernière décennie, mentionné que la femme incarne souvent dans ces oeuvres, le sexe, le mauvais comportement moral et social et l’échec dès lors qu’elle est montrée par la majorité des cinéastes tunisiens essentiellement les hommes, comme un “otage d’une ancienne mentalités”.

Cette image en soi, a-t-elle avancé, est la plus dure des formes de violence que subit la femme et il est nécessaire aujourd’hui que l’oeuvre cinématographique se débarrasse de “ces clichés” en soulevant les vrais problèmes de la femme.