JCC-Films : “Letter to The King”, une fiction qui interpelle la conscience humaine

Mirza Karmashani, un vieux kurde 80 ans installé en Norvège, depuis 10 ans après avoir fui avec sa femme les violences dans un Irak en guerre, est résolument déterminé à transmettre une lettre au Roi de Norvège, Herald V.

demandant à sa Majesté de lui permettre d’avoir un passeport afin de pouvoir retourner en Irak et enterrer ses fils dignement. “Letter to The King”, est un film poignant du réalisateur kurde Hecham Zaman sous-titré en français figurant dans la compétition officielle des Journées cinématographiques de Carthage 2015 (JCC), dont la première projection a eu lieu, lundi soir, au cinéma Le Colisée à Tunis.

Réalisé avec un petit budget, cette fiction de 75 minutes est un drame qui s’insère dans la nouvelle vague du cinéma indépendant qui puise sa structure dramatique dans le vécu des gens ordinaires et leurs récits réalistes.

L’histoire de Mirza est parmi d’autres, à savoir celles de “5 réfugiés parmi eux des irakiens et un afghan de tous les âges qui se partagent le même toit (dans un camp de réfugiés) mais qui viennent de background différents”.

Les racines, la dignité et la douleur humaine sont mises à l’épreuve car comme disait le vieux Marza au milieu des plaines de neiges à perte de vue. S’adressant à sa Majesté, Mirza écrit “..

Le pétrole vous a procuré la richesse et la prospérité mais chez nous le pétrole nous a ramené la guerre et la mort…”.

Après avoir frappé toutes les portes, la sagesse du vieux Mirza, gardant espoir en la grâce du Roi, a formulé la situation en une phrase “aucune loi n’est plus grande que la conscience et la générosité humaine”.

Des citoyens kurdes trahis et abandonnés à leur sort livrent leurs peines et espoirs dans une mise en scène qui intrigue le spectateur par des moments dramatiques forts parsemés d’humour, de tendresse et d’absurde aussi.

Les Scènes sont tournées à Oslo (Norvège), pays accueillant une grande population de réfugiés.

Le réalisateur dit avoir fait son film à partir d’un scénario, en ayant recours à trois acteurs professionnels. Les autres sont des amateurs qu’il a du “préparer pour le rôle sur le plan technique et le personnage qu’ils devaient interpréter”.

Cette connexion entre acteurs professionnels et amateurs a donné lieu à un film “aux allures du documentaire puisqu’il est mis en scène à partir d’éléments dramatiques réels”, estime le réalisateur.

Réalisé à partir d’entrevues avec plusieurs réfugiés, le film est “une ligne rouge qui parle du passé et du futur de ces gens dont les histoires ont en commun ce lien humain que la loi ne voit pas”, selon Zaman.