L’attribution à la Tunisie du prix Nobel de la paix 2015, constitue un nouvel avantage préférentiel pour l’économie nationale, devant être mis à profit aux plans intérieur et extérieur, ont affirmé plusieurs économistes et analystes financiers, dans des déclarations, à l’agence TAP.
Ils ont souligné, l’impératif d’investir dans la valeur morale que revêt le prix Nobel de la paix, décerné au quartet du dialogue national composé des centrales patronale (UTICA) et syndicale (UGTT) qui comptent parmi les principaux piliers de l’économie nationale, en plus de l’ordre des avocats et de la ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH).
Le Nobel de la paix: un indicateur de stabilité
Pour l’expert en risques financiers, Mourad Hattab, l’attribution à la Tunisie du prix Nobel de la paix constitue “un indicateur d’un retour à la stabilité, de nature à dissiper les craintes des partenaires internationaux de la Tunisie”. L’octroi de ce prix, a t-il ajouté, “encouragera plusieurs pays à investir en Tunisie et facilitera l’obtention de crédits à de bonnes conditions”, soulignant que “l’attribution de ce prix reflète une stabilité et une transition vers un système moderne”.
En outre, “les agences de notation internationales vont réviser le rating de la Tunisie, en incluant l’indicateur “sécurité et paix”, à la faveur de la concorde existant entre les différentes composantes de la société civile, en l’accompagnant de perspectives stables à long terme”.
L’universitaire et économiste, Fethi Nouri a abondé dans le même sens, expliquant que l’avantage préférentiel que représente le prix Nobel de la paix, doit être mis à profit, pour faire renaître la confiance des investisseurs étrangers en la destination Tunisie.
Le Nobel, un acquis qui a besoin d’une diplomatie forte
Les experts ont estimé que le prix Nobel est un acquis qui a besoin d’une diplomatie forte, pour le mettre à profit à l’échelle internationale et ce, à travers des campagnes promotionnelles efficientes.
Selon le directeur général du centre des études et de recherches économiques et sociales (CERES), Ridha Chkoundali, ” la Tunisie n’a pas su exploiter à bon escient sa démocratie naissante après la révolution.
Aujourd’hui les ministères des affaires étrangères, du tourisme et de l’artisanat doivent tirer profit à l’échelle internationale de ce nouvel acquis qu’est le Nobel de la paix, par le biais d’une nouvelle stratégie marketing”. Et de souligner qu'”un tel consensus existant entre l’UGTT et l’UTICA, donne une bonne impression aux investisseurs et les incite à investir en Tunisie”.
Au plan interne, les économistes ont été unanimes à conclure que la mise à profit du prix Nobel de la paix 2015, passe par la réalisation de la paix sociale, la réduction des revendications sociales et la promotion de la culture du travail.
Hattab a souligné la nécessité de développer une nouvelle culture entre les partenaires sociaux, notamment en ce qui concerne les négociations sociales dans le secteur privé.
De son côté, Fethi Nouri a considéré que l’écho favorable qu’a trouvé la révolution tunisienne auprès de la communauté internationale et qui vient d’être renforcé par l’attribution du prix Nobel de la paix, nécessite une prise conscience au plan interne de l’importance de la position atteinte par la Tunisie, pour miser sur la réussite du pays.
Par ailleurs, Chkoundali a mis l’accent sur l’importance de réhabiliter la valeur du travail en Tunisie, appelant l’UGTT à consacrer la culture du travail, tout en défendant les droits des travailleurs.