“Surface sensible” au palais Abdellia : immersion dans l’univers sonore et visuel

Une Bulle blanche géante se dressait, samedi soir, dans l’enceinte du Palais Abdellia à la Marsa donnant une vie nouvelle à ce lieu historique de la banlieue nord de Tunis, qui a assisté hier soir au lancement de l’édition 2015 de Efest 2015.

Un lancement marqué par des performances sonores et visuelles au coeur de la Bulle et une exposition baptisée “Surface Sensible” qui se poursuivra jusqu’au 10 octobre (de 10h00 à 20h00).

La Bulle donne l’impression de voir un objet venant d’une autre planète: une soucoupe volante qui vient se poser sur le lieu, laissant place à l’intrigue et interpellant à s’aventurer dans l’univers sonore et visuel des performances electro-acoustiques live.

Musique électronique, electro-acoustique avec quatre performances audiovisuelles réalisées par des musiciens tunisiens ont été sélectionnées par le directeur de E- fest, Afif Riahi, pour le lancement de cette nouvelle édition.

A même le sol, se dresse une oeuvre du paysage multicolore de Kerkennah, dans un îlot musical en forme de scie face à la côte. “Kerkennah, mélodie visuelle” est un projet artistique conjointement réalisé par la plasticienne française Véronique Verstraete et le compositeur tunisien Mohamed-Ali Kammoun créant ainsi un mariage entre couleurs, formes et sons inspirés des traditions de l’île.

Tout en parcourant l’oeuvre, Kammoun parle d’ “une performance artistique misant sur l’interaction entre deux univers culturels pour former une installation musico-visuelle interactive renvoyant à l’héritage rythmique et artisanal de l’île. “La musique tunisienne a besoin de telles ouvertures sur les arts visuels et numériques pour se développer davantage”, a-t-il expliqué.

Proposé dans un format hybride entre arts visuels-sonores et plastiques sonores, E-Fest 2015 a tenté de s’aventurer sur la scène musicale électronique, échappant ainsi au public formaté pour s’adresser à une large gamme de spectateurs dans une scène culturelle tunisienne qui connaît l’émergence de nouveaux langages artistiques.

Traitant des Arts numériques, E-Fest a, depuis son lancement en 2007, été organisé dans différents endroits de la capitale: l’Acropolium de Carthage, dans un terrain de tennis, dans un hôtel ou dans une galerie d’art. Le lieu est toujours choisi en fonction de la forme de l’exposition, selon le président de la manifestation.

Cette sensation que procure l’exposition vient justement confirmer le but du festival qui cherche à emmener le spectateur vers d’autres horizons et se déconnecter du paysage habituel par des créations numériques et plastiques, à la fois, qui font naître un nouveau rapport avec l’oeuvre artistique.