L’adhésion de la Tunisie à la coalition internationale contre le terrorisme est justifiée

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La décision de la Tunisie d’adhérer à la coalition internationale de lutte contre « l’Etat Islamique » (Daech) et les organisations extrémistes en général est « en parfaite harmonie » avec son statut d’allié majeur non-membre de l’OTAN et répond aux exigences de l’étape et aux menaces auxquelles est confronté le pays en ce moment, a estimé le géopoliticien Mehdi Tej.

Le département d’Etat américain avait annoncé le 11 juillet dernier la décision d’accorder à la Tunisie le statut « d’allié majeur non-membre de l’OTAN » en concrétisation de l’annonce faite par le président américain Barack Obama lors de la visite du chef de l’Etat, Béji Caid Essebsi, aux Etats-Unis d’Amérique en mai dernier.

Dans une déclaration à l’Agence TAP, Tej a indiqué que cette décision annoncée par le chef du gouvernement, Habib Essid, lors de la sa participation à la 70e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, est une « décision géopolitique dont il faut assumer la responsabilité et qui répond aux menaces auxquelles la Tunisie fait face actuellement » surtout qu’elle évolue dans un environnement explosif et hostile à son expérience démocratique naissante, qui s’étale de la Libye au Sahel.

A propos des retombées que peut avoir cette décision, Tej a souligné que la Tunisie a été déjà la cible d’actes terroristes de la part de cette organisation et d’autres organisations.

Pour lui, la Tunisie doit adhérer à des coalitions efficaces en cette période de manière pouvant l’aider à faire face à ces menaces. Par ailleurs, il a évoqué la situation en Libye qui risque d’avoir un impact dans la région, estimant que « toute intervention étrangère ne fera qu’aggraver la situation en Libye et aura des répercussions graves sur la Tunisie ».

En plus des retombées sécuritaires, socio-économiques et humanitaires sur la Tunisie, il y a le risque de retour des Tunisiens membres de groupes terroristes armés non seulement en Libye (environ 1500 selon les estimations), mais aussi en Syrie où on compte actuellement 5000 personnes partis combattre dans ce pays et qui seront obligés, à cause des raids russes qui s’intensifient de jour en jour, de retourner dans le pays.

Mehdi Tej a appelé les autorités tunisiennes à se préparer à accueillir ces personnes. Ceux qui sont impliqués dans des meurtres doivent être emprisonnés.

Les autres doivent être placés dans des centres de réhabilitation dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, a-t-il soutenu. Tej a, à cet effet, mis en doute la capacité de la Tunisie de résoudre cette question, étant donné que « les institutions sécuritaires et structures gouvernementales ne sont pas prêtes à ce type de situation ».

Environ 560 personnes sont retournées récemment dans le pays, dont une partie est placée sous surveillance alors que le reste n’est pas soumis à aucune surveillance, a-t-il regretté.