FIFA : Chuck Blazer, l’homme par qui le scandale est arrivé

Les plaques tectoniques de la planète Foot ont glissé suite à l’annonce, mercredi, par la justice américaine de l’inculpation de pas moins de quatorze responsables de la FIFA – pour le moment –, un pavé dans la mare derrière lequel se profile Chuck Blazer, un “gros bonnet” de cette instance internationale devenu informateur des procureurs US.

Pendant plusieurs années, Chuck Blazer, un homme corpulent de 07 ans, aux cheveux ébouriffés et à la barbe imposante, a été l’un des plus importants prescripteurs du football aux Etats Unis, tant et si bien qu’il est devenu membre influent du comité exécutif de la FIFA et, pour un moment, numéro 2 de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF).

Enivré par cette ascension fulgurante, Chuck Blazer a “oublié” de s’acquitter de ses droits vis-à- vis du fisc américain allant jusqu’à se passer de remplir ses déclarations d’impôts, révèle la chaine d’information en continu CNN, en précisant qu’il avait omis aussi de déclarer la somme astronomique de 11 millions de dollars aux autorités américaines compétentes.

Il n’en fallait pas plus aux procureurs US de le confronter, au mois de novembre 2011, à ces faits têtus et à l’origine de ces biens “mal acquis” comme l’a souligné Richard Weber, Directeur de l’instance fédérale des impôts, plus connue sous l’acronyme distinctif de l’IRS.

Blazer n’avait alors d’autres choix que de plaider coupable en 2013 de conspiration pour commettre un racket, fraude de transfert d’argent, blanchiment d’argent, évasion fiscale, ainsi qu’omission de déclarer des comptes bancaires hébergés à l’étranger.

Toujours selon CNN, Blazer aurait avec deux co- conspirateurs monté, en 2004, une transaction avec le gouvernement sud-africain de 10 millions de dollars afin d’octroyer des votes pour la tenue en 2010 de la coupe du monde en Afrique du sud. La fédération sud-africaine de football s’est empressée hier de démentir ses allégations.

Du jour au lendemain, Chuck Blazer s’est retrouvé face au choix peu attractif d’aller en prison, ou de coopérer avec la justice américaine en devenant son informateur dans l’enquête qui vise les responsables de la FIFA.

Menu d’un équipement ultra sophistiqué collé à son porte-clés, il enregistre de hauts responsables de la FIFA parlant de pots de vin et bien d’autres pratiques illicites, rapporte la presse US, qui lui a collé le sobriquet de “Monsieur 10 pc”.

Tout le monde aux Etats Unis s’accorde à dire que les révélations de Chuck Blazer et celles des deux fils de Jack Warner, ancien vice-président de la FIFA, ayant plaidé coupables pour les faits qui leur sont reprochés par la justice US, ont été pour beaucoup dans l’annonce mercredi des chefs d’inculpation retenus contre les 14 responsables de la FIFA.

“Tous ces mis en cause ont abusé du système financier américain et transgressé la loi US”, avait affirmé Loretta E. lynch, ministre de la Justice. La question qui se pose par les médias américains: l’enquête s’arrêtera où? Et jusqu’à quel point Blatter, patron de la FIFA, pourra-t-il prétendre comme si de rien n’était?.