“D’Art Kamila, éloge de la lenteur ou l’art de vivre l’été en Tunisie”, est l’intitulé de la deuxième édition de l’exposition d’artisanat et d’art qui réunit à la résidence de France à la Marsa (Banlieue nord), ou “Dar Al Kamila”, le temps d’un week-end, 29-31 mai, ouvert au public, une collection exceptionnelle d’objets réalisés par des artisans tunisiens de talent.
Selon un communiqué de presse de l’institut français de Tunisie, le commissaire de l’exposition Philippe Xerri, mettra en scène les réalisations dans une maison imaginaire au coeur du café maure de la Résidence : un salon, une salle à manger, une salle de bain, une chambre à coucher, où les pièces dialogueront les unes avec les autres.
De Dar Al Kamila à D’Art Kamila: une maison réelle et imaginaire
Une maison réelle, artisanale et contemporaine avec une direction artistique moins ethnique et plus design, tel est l’axe de travail retenu par l’équipe artistique et l’esprit dans lequel toute la collection a été conçue.
Le vocabulaire artisanal traditionnel est ainsi revisité par ce projet, en s’éloignant de l’esprit “ethnic-chic” qui prévaut ces dernières années, en tentant de réactiver des formes parfois oubliées et des matériaux précieux appartenant à l’identité de cet artisanat tunisien dont les trésors cachés restent à découvrir
Symbole de l’histoire de l’architecture tunisienne et de l’art de vivre méditerranéen, Dar Al Kamila, considérée une maison unique en Tunisie et un imposant joyau dans son écrin de verdure, raconte plusieurs chapitres de l’histoire de l’architecture tunisienne et témoigne de l’art de vivre méditerranéen.
Cette année, c’est son passé beylical qui est invoqué lors de cette seconde édition initiée par l’IFT.
Détourné et simplifié, le mobilier imaginé par Philippe Xerri, et réalisé par une dizaine d’artisans, est un hommage contemporain au vernaculaire artisanal tunisien. Partant de ce lieu exceptionnel, la répartition des pièces à vivre s’est construite suivant le déroulé typique d’une journée estivale : dormir, rêver, se réveiller, s’asseoir, recevoir, se rafraîchir, manger, partager, se détendre, se (de)vêtir, s’évader…puis recommencer.
// Valoriser les rituels du quotidien en actualisant les formes et les matières //
“El S’qifa”, “Beyt Ennoum”, “Beyt el Banou”, “El Khzena”, “Beyt El Q’aad”, “El Jenina”, “Beyt el Ftour”, “el M’rafa”… Autant de noms de pièces et de chapitres que les visiteurs auront à découvrir en déambulant dans la résidence ouverte au public durant trois jours puis en feuilletant le livret qui sera offert sur place. En valorisant les rituels du quotidien, en actualisant les formes et les matières, le commissaire de l’exposition a voulu une maison éloge de la lenteur, un mobilier qui invite à la détente, des assises basses vers un confort originel, un linge et des accessoires qui déclenchent la rêverie puis une vaisselle qui prépare aux plaisirs des sens.
C’est dans cette direction artistique que les artisans se sont mis à l’oeuvre. Chacun, avec son savoir-faire millénaire et sa sensibilité, s’est appliqué à donner naissance aux dessins proposés.
De “Dar Kamila” à “D’Art Kamila”, les visiteurs retrouveront dans cette exposition d’artisanat d’art, les gestes qui rythment la journée tunisienne l’été, dès qu’ils en franchissent le seuil. D’Art Kamila, un projet porté avec le concours de l’Office National de l’Artisanat, a pour objectif la promotion de jeunes artisans tunisiens à travers le développement d’une série d’objets innovants, le développement et la structuration des savoir-faire artisanaux, éléments clés du patrimoine immatériel tunisien.
Un projet avec 11 artisans tunisiens à l’oeuvre
Ce projet entend couvrir l’ensemble du cycle conception- diffusion des objets. Il visera à assurer in fine la présence des artisans aux salons européens, avec l’appui de l’ONA (salon Maison et Objet, par exemple). A l’issue du chantier de production dirigé par le designer Philippe Xerri, la Résidence de France Dar Kamila accueillera cette année l’exposition de l’ensemble de la collection.
Construite en 1800 par un notable tunisois, Dar Al Kamila a été attribuée par les autorités beylicales au consul de France Léon Roches en 1857. Ce dernier l’a placée sous le signe de la perfection en la baptisant “Dar Al Kamila”. Depuis lors, d’agrandissements en embellissements, ses occupants successifs ont peu à peu transformé un édifice rustique en palais dont le charme le dispute à la beauté.
Lors d’une exposition franco-tunisienne d’art contemporain, organisée dans le parc en 2004, le public a pu découvrir certaines des sculptures exposées, devenues propriété de l’Ambassade de France, et qui sont restées dans leur écrin de verdure, en harmonie totale avec leur environnement.
En 2013, l’exposition “D’Art Kamila, l’artisanat sur scène” pilotée par Philippe Xerri, Mohamed Messaoudi et Sadika Keskes, avait investi la Résidence et ses jardins.
En 2015, pour la seconde édition, “D’Art Kamila, la maison de l’été”, c’est le designer Philippe Xerri, fondateur de la marque “Rock the Kasbah”, qui assume la direction artistique du projet. Onze artisans tunisiens ont été sélectionnés pour accompagner de leur savoir-faire la réalisation des pièces retenues. Ils travaillent dans les domaines de l’ébénisterie, de la parfumerie, de la marbrerie, de la ferronnerie, du cuivre, des tissus, de la céramique, ou du verre…