Tunisie – Lutte anti-corruption : Sans l’adhésion des entreprises, la bataille risque d’être perdue

La corruption réduit la capacité d’attraction des IDE, détruit les règles de la concurrence loyale, baisse les revenus de l’Etat et accélère l’inflation, a déclaré, vendredi, à Tunis, Kamel Ayadi, représentant fondateur du Centre international contre la corruption (GIACC) pour la région MENA.

Ayadit qui s’exprimait, lors d’un séminaire international sur le thème “Les entreprises tunisiennes et les défis de la transparence et de la gestion de l’intégrité”, organisée par l’Institut National de la Normalisation et de la Propriété Industrielle (INNORPI), a mis l’accent sur l’impératif de faire bloc contre la corruption et d’inciter les sociétés publiques et privées à opter pour plus de transparence dans leurs transactions.

D’après lui, il faut mettre en place des mécanismes adéquats, encourager la liberté de presse et instituer un cadre juridique opportun et des politiques sectorielles permettant de gérer ce fléau de la corruption.

Selon Ayadi, si l’entreprise n’adhère pas volontairement à l’effort de transparence, tout ce que fait l’Etat en matière de transparence serait insuffisant. Concrètement, la société est appelé à s’assurer que ses prestataires, ses fournisseurs et ses employés n’ont pas d’antécédents de corruption.

“C’est tout une culture de la transparence qu’on doit inculquer aussi bien aux entreprises publiques que privées, ainsi que chez le simple citoyen et employé”, a- t-il conclu.

De son côté, le ministre de l’Industrie, de l’énergie et des mines, Zakaria Hamad, estime que la transparence et la bonne gouvernance est une responsabilité partagée entre le gouvernement, les acteurs économiques et la société civile.

Selon lui, le gouvernement œuvre à améliorer le climat des affaires en Tunisie et à faire face à la corruption et à la fraude, à travers plusieurs actions, dont l’élaboration d’un cadre juridique propice.

Il a cité, à ce sujet, le référentiel national de la gouvernance (RNGT), premier du genre dans la région MENA, relevant qu’il va permettre la mise en place de mécanismes de gouvernance dans les secteurs public et privé à travers la généralisation des normes de qualité et celles ayant trait aux comportements de responsabilité sociétale.