Le Réseau Doustourna appelle à la séparation entre la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent

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La lutte antiterroriste et le blanchiment d’argent ne doivent pas être associés dans le cadre d’une même loi, a affirmé le président du Réseau “Doustourna” Jawhar Ben Mbarek en allusion au projet de loi sur la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent soumis pour examen au Parlement.

« La séparation entre la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent est plus que jamais nécessaire », a-t-il ajouté lors d’une conférence organisée dimanche à Tunis sur le projet de loi antiterroriste et celui de la répression des atteintes aux forces armées.

Le président du Réseau “Doustourna” a estimé que les plus grandes opérations de blanchiment d’argent constatées en Tunisie n’avaient aucun lien avec le terrorisme, émettant des réserves sur l’article 13 du projet de loi antiterroriste qui définit seulement les crimes terroristes et non pas le terrorisme dans son sens global.

« Beaucoup de crimes perpétrés par des groupes terroristes n’ont pas été évoqués par ladite loi », a-t-il dit, citant en exemple le trafic humain sur les frontières, l’attentat à la pudeur et l’utilisation de boucliers humains comme c’était déjà le cas lors de l’opération terroriste d’Oued Ellil survenue en 2014.

Critiquant le projet de la loi antiterroriste, Ben Mbarek a jugé qu’elle comporte d’importantes violations des droits humains à l’instar de la durée de la détention préventive qui peut aller jusqu’à 15 jours sans faire comparaître le suspect devant la justice.

« Durant cette période, le suspect ne serait autorisé à communiquer ni avec son avocat, ni avec sa famille augmentant ainsi le risque de la torture », a-t-il averti. Autre reproche, la généralisation de la peine capitale.

Cette mesure, a-t-il soutenu, est anticonstitutionnelle d’autant que l’article 22 de la Constitution stipule que le droit à la vie est sacré. « Le projet de loi antiterroriste prévoit la peine de mort pour toute personne inculpée d’acte terroriste entraînant la mort », a-t-il rappelé.

Sur un autre plan, le professeur de droit Oussama Hlel a estimé non « nécessaire » le projet loi sur la répression des atteintes aux forces armées, soumis actuellement au Parlement, dénonçant ainsi le caractère répressif de ladite loi. « Ce projet de loi est contraire aux droits et libertés définis par la Constitution, dont en premier lieu la liberté d’expression », a-t-il déploré, appelant à sa modification ou carrément à son retrait.