“Le tunisien aime la lecture malgré une conjoncture économique exceptionnelle”

Samedi 4 avril, déjà 10h30 du matin à la Foire Internationale du Livre de Tunis. Une tournée, dans les différents stands de la foire, a permis de prendre connaissance de l’avis des participants sur l’affluence des tunisiens et le degré de leur intérêt pour le livre.

Le premier contact était avec une maison d’édition venue du Maroc, invité d’honneur de cette 31ème édition de la Foire du livre de Tunis. Kamil Hobballah, représentant de la maison //Afrique Orient// constate “une bonne affluence du tunisien qui connaît bien les écrivains marocains ayant des livres littéraires et philosophiques”, estime cet exposant.

“Les visiteurs du stand issus des différentes catégories sociales et culturelles s’intéressent notamment aux livres sur les Amazighs dont la culture constitue une partie de la culture marocaine qui reste méconnue chez beaucoup de lecteurs tunisiens”, souligne -t-il.

Bedreddine Daboussi, représentant de la maison d’édition //Dar El Maaref// regrette “la faible affluence notamment due à l’emplacement lointain de la foire qui empêche les gens de se déplacer facilement, le coût d’édition élevé du livre ce qui ne permet pas de proposer des remises importantes».

“Le lecteur tunisien achète les livres de qualité aux prix raisonnables avec des remises pouvant atteindre jusqu’à 50 pc”, souligne pour sa part, Mohamed Bergaoui, représentant de la maison d’édition tunisienne //Nirvana//. “Il s’agit d’une volonté de la maison de s’adapter à la situation du consommateur pour qui le livre est devenu un confort, ce qui regrettable” dit-il.

“L’affluence est toujours liée à l’emplacement de la foire dont il est préférable, selon l’avis de nombreux visiteurs et exposants, de déloger au palais des congrès au Centre ville de Tunis”, souligne Bergaoui estimant que “la foire devrait venir chez le citoyen et non pas l’inverse”. La représentante de Dar Nadim pour l’édition et la distribution Nesrine a qualifié l’affluence de “bonne, malgré une remise de seulement 20 pc due au coût élevé de la location du stand”.

Spécialement dédié au livre pour enfant, le stand syrien de la maison de l’éducation pour l’édition et la distribution a connu “une bonne affluence surtout pour les livres pour enfants, scientifiques et religieux”, assure son représentant Mohamed Chadi Mkhallalali.

“L’élite intellectuelle tunisienne place la barre très haut, surtout pour les livres en langue française qui connaissent une grande affluence”, assure l’Emirati Malath Youness, représentant de //Dar Noun// pour l’édition qui expose une multitude de livres littéraires, politiques, scientifiques et historiques.

L’Egyptien Mohamed Abdelaziz, représentant de la librairie Ibn Sina pour l’édition et la distribution remarque également une bonne affluence à son stand qui réunit des livres de littérature, de grammaire, de calligraphie et d’histoire. Cet avis est largement partagé par le Libanais Issam Abou Hemdane, représentant de Dar Essafi pour l’édition. “La bonne affluence enregistrée malgré une conjoncture économique exceptionnelle est un bon signe”, fait remarquer ce dernier.

Pour sa part, Mohamed Mahjoub, Directeur de cette édition 2015 de la foire du livre du Tunis, parle d’une édition “réussie dont les inconvénients devraient être évités au cours des prochaines éditions”.