Tunisie : La fabrication du luth oriental “oud”, une histoire d’amour et de passion

La fabrication du luth oriental ou “oud” est un art authentique et un savoir-faire qui échappe à toute tentative de contrefaçon.

Depuis plus de 35 ans, Abdelahmid Hadded, un artisan installé à Korba, une petite ville au gouvernorat de Nabeul, a été le maître d’œuvre de centaine de luth arabe fabriqués avec amour et passion.

Installé au milieu de ses créations, M.Abdelhamid (60 ans), qui possède un petit atelier situé au centre ville de Korba, est une référence incontournable pour les professionnels parmi les musiciens et les chanteurs.

Parmi ses clients, on compte feu Ali Sriti, Lotfi Bouchnek, Zied Gharsa, Noureddine Beji ou encore les enseignants de musique en Tunisie ou à l’étranger.

Lors d’un stage d’apprentissage, en 1980, dans un atelier à proximité Bab Lakouas dans la vieille ville de Tunis, M. Abdelhamid a pu recevoir, sous la conduite de Ibn Abdelaziz Jmil, cheikh des artistes tunisiens, les secrets de la fabrication du oud.

Son attachement à sa ville natale Korba a fait qu’il a installé un atelier à proximité de son domicile avant de transmettre ce métier à ses deux frères. La fabrication du oud constitue, désormais, une source de revenus pour les trois familles.

Malgré les difficultés, Abdelhamid, grand fan de l’art musical et de la culture orientale, réaffirme son attachement à son métier de luthier. Parmi les difficultés, on relève l’importation de la plupart des matériaux utilisés de l’étranger. Ainsi le bois est importé de l’Inde et de Turquie et les cordes d’Italie.

Le processus de fabrication du luth nécessite, à chaque étape, un savoir-faire spécifique pour soigner les détails. Le luthier doit être aussi musicien et connaisseur des notes musicales pour pouvoir améliorer la sonorité de l’instrument tout en veillant à ses aspects esthétiques.

L’artisan veille au choix des matières premières et du bois. Le luth tunisien est généralement fabriqué avec une qualité de bois bien déterminée tels l’ébène, l’Erable sycomore ou encore le Palissandre du Brésil qui sont des matières adaptées au travail d’ébénisterie et la lutherie. M. Abdelhamid a souligné qu’un intérêt doit être aussi accordé au choix des instruments qui serviront pour le travail du bois ou encore des teintures et des produits chimiques.

Le luth, dont le prix peut atteindre 700 dinars en Tunisie et 3500 euros en France, est parmi les instruments de musique les plus demandés particulièrement durant la période des vacances estivales.

Outre les musiciens et les artistes plusieurs jeunes et enseignants de musique sont attirés par cet instrument de musique, considérés comme l’un des plus prestigieux instruments de la musique orientale.