L’appui du FMI à la Tunisie sera axé sur le soutien du prochain programme du gouvernement

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Le soutien du Fonds monétaire international (FMI) à la Tunisie sera axé, au cours de la prochaine période, sur l’appui du plan d’action du gouvernement, lequel sera fixé en concertation avec toutes les parties concernées (social, patronat, société civile…) a affirmé Massood Ahmed, directeur du département Moyen- Orient et Asie Centrale au FMI.

Lors d’une conférence de presse tenue, mardi, à Tunis avec le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Chedly Ayari, le responsable a indiqué que la Tunisie a réussi à préserver ses équilibres généraux en 2014, par rapport à la dernière période (une année et demi avant).

Massood a fait savoir que «les résultats enregistrés par la Tunisie sont remarquables mais insuffisants pour répondre aux attentes des tunisiens », estimant qu’il est nécessaire de booster l’investissement public.

Il a en outre, évoqué l’avancement enregistré en matière de réforme du secteur bancaire, plus particulièrement en ce qui concerne les trois banques publiques, relevant que ce secteur accuse certaines défaillances, notamment sur le plan technique .

D’après Massood, «le privé ne sera incité à investir en Tunisie sans l’existence d’un secteur bancaire solide et efficient, ce qui nécessite de clarifier la vision en la matière », selon lui. Concernant la révision à la hausse des prévisions du taux de croissance de la Tunisie pour 2015, de 2,4% à 3%, le responsable a qualifié cette projection de « bonne ».

Ce taux est appelé à croître, selon ses dires, d’autant que l’année 2015 n’est qu’à son début, faisant remarquer que le pays a besoin de taux de croissance plus élevés.

Massood a indiqué que la situation en Libye et les litiges régionaux ainsi que la détérioration de la situation économique en Europe, premier partenaire de la Tunisie, vont avoir un impact négatif sur l’économie nationale.

Le responsable a affirmé que l’obtention par la Tunisie d’un emprunt obligataire d’une valeur de 1 milliard de dollars sur le marché international témoigne du regain de confiance des investisseurs en le site Tunisie.

De son côté, M. Ayari a indiqué que l’obtention de cet emprunt constitue un « choc économique positif » comparant cette cela au « choc politique » qu’a connu le pays lorsque la Tunisie a réussi sa transition politique.

D’après le gouverneur de la BCT, « l’obtention de cet emprunt ne manquera pas de consolider le capital confiance dont jouit la Tunisie auprès des investisseurs au cours de la prochaine période », considérant que « les tiraillements suscités par cette opérations sont illogiques », d’autant que « les parties qui l’ont contesté n’ont pas avancé de preuves techniques convaincantes au sujet du non fondé de cet emprunt qui sera consacré au financement du budget de 2015 ».

Toutefois, Ayari n’a pas éloigné la possibilité de recourir à d’autres sources de financement (emprunt extérieur) à la lumière de l’accroissement de la consommation, la régression de l’épargne, la hausse du taux de chômage et la multiplication des revendications.

Il convient de rappeler que Massood a débattu avec les membres du gouvernement de Habib Essid, des mécanismes nécessaires pour le soutien de la Tunisie, même après le parachèvement du programme de financement conclu, en Juin 2013, entre les deux parties. En vertu de ce programme, le FMI a appelé la Tunisie à la nécessité d’instaurer des réformes dans les secteurs bancaire et fiscal et de réduire la subvention de l’Etat sur certains produits, notamment, les hydrocarbures.

Il est à noter que le conseil d’administration du FMI avait approuvé le 7 juin 2013, l’octroi à la Tunisie d’un prêt de garantie d’une valeur de 1,75 milliard de dollars. Ce prêt a pour objectifs de préserver les équilibres généraux du pays sur le court terme, de jeter les bases d’une économie solide et intégrée et de protéger les catégories les plus vulnérables.

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