Tunisie- Présidentielle 2014 : Les médias font-ils l’élection ?

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La longueur exceptionnelle de la campagne électorale, démarrée le 4 octobre et qui se poursuit deux mois après, a poussé le paysage médiatique, particulièrement audiovisuel, à ses derniers retranchements.

Elle a du coup fait tomber les quelques masques dont certains essaient de se voiler pour ne pas être catalogués dans ce camp ou dans l’autre. Il faut dire que la polarisation tendue de la scène politique et les influences notoires des réseaux sociaux (Facebook en Tunisie) ne les aident guère.

L’audiovisuel public, surtout les télés publiques (Nationale 1 et 2) tirent plus ou moins leur épingle du jeu d’après les différents monitorings de la HAICA et les sondages. Le public a apprécié les efforts des rédactions de la Watania pour atteindre un seuil de neutralité difficile et étranger à nos mœurs. Cependant, le statut de l’audiovisuel public ne laissait guère de marge dans le cas d’espèce. Que ce soit dans le journal du 20H00 -le plus grand journal suivi par le public tunisien-, ou dans les programmes de talkshow variés, la Watania a fait les plus grands efforts d’équilibre, certes pas toujours heureux mais l’intention est louable.

Le souk est ailleurs, dans les télés privées et elles sont légions après le 14 janvier 2011, et c’est tant mieux. Le positionnement des télés tunisiennes ne date pas de la campagne électorale évidement. On savait dès leurs débuts que des télés comme el Moutawasset et la Zeitouna Tv étaient d’obédience islamiste notoirement déclarées par leurs dirigeants même ou déduites de leurs parcours. Les télés sont aujourd’hui partagées.

Si Nessma TV est devenu un vrai organe de propagande de la campagne de BCE, ceci a commencé depuis belle lurette même si Nabil Karoui a plusieurs fois tenté de se rapprocher d’Ennahdha après la brouille qui a suivi l’épisode de Persépolis. Nessma Tv délivre pendant cette campagne un message partisan sans nuance, allant même jusqu’aux frontières de la propagande et de la désinformation. Elle a été plusieurs fois citée et sanctionnée par la HAICA sans bouger d’un iota son discours. Pire, le premier responsable de la chaîne ne se gêne plus d’accompagner le candidat BCE dans tous ces déplacements. Le proverbe qui dit «Dieu, garde-moi de mes amis car mes ennemis, je m’en charge» est évoqué par beaucoup d’internautes sur les réseaux sociaux pour attirer l’attention de Nidaa Tounes sur ce soutien un peu «trop» amical.

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