Tunisie : «La lutte contre la pauvreté pour préserver la dignité de mes concitoyens, c’est ma priorité »

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Des garanties pour préserver les acquis républicains de la Tunisie, garantir la civilité de l’Etat et tout mettre en œuvre pour assurer le bien être des Tunisiens aussi bien pour ce qui est de leur qualité de vie que de leurs droits d’être différents sans que cela porte atteinte à leur « tunisiannité ».

Ce sont en quelques mots les principales revendications exprimées vendredi 12 décembre par un collectif d’ONG conduit par l’Association « Femmes et Leadership ». Ils sont venus du Kef, de Bizerte et de Gafsa et du Grand Tunis pour réaffirmer leur volonté de préserver le modèle sociétal tunisien et appeler Béji Caïd Essebssi, candidat à l’investiture suprême à tout mettre en œuvre pour les protéger.

« Ce qui s’est passé et ce qui se passe dans l’enceinte même de la Mosquée Zitouna est inadmissible et inacceptable a déploré Soufiane el Hichri, Imam de la Mosquée la Soukra. « Monsieur, nous vous implorons pour redonner aux mosquées de notre Tunisie, connue pour son ouverture et sa tolérance, leur dimension aimante et mystique et faire en sorte qu’elles soient des lieux de prière et non des lieux où on tient des discours haineux et où on appelle à la violence ». M.Hichri dénonçait la mainmise de Houcine Laâbidi autoproclamé imam d’une mosquée emblématique dont il a changé les serrures et s’est fait lui-même le chantre non pas de l’amour d’Allah et de l’humanité mais celui de la division et de l’appel au meurtre.

« Nous sommes ici présents femmes et hommes pour exprimer notre soutien au projet que vous portez et auquel nous adhérons, a pour sa part, déclaré Sana Ghnima, présidente de « Femmes et Leadership ». Nous tenons à garder nos acquis et nous militerons pour une Tunisie meilleure porteuse des valeurs de la modernité et de l’ouverture, valeurs auxquelles nous adhérons et avec lesquelles nous sommes accoutumées. Nous voulons vivre dans un pays dans lequel nous nous reconnaissons et c’est pour cela que nous vous appuyons en tant qu’aspirant à l’investiture suprême ».

« La société civile a été gardienne des valeurs républicaines et de la civilité de l’Etat. Elle a milité pour que la constitution réponde aux aspirations du peuple tunisien. Je tiens à exprimer mon soutien inconditionnel aux femmes tunisiennes pour leur courage et leur militantisme. Je tiens également à rappeler que la Tunisie protègera tous ses enfants aussi différents soient-ils mais que notre religion et l’islam, en tout cas, c’est celle de la grande majorité des Tunisiens et que nous veillerons à ce que l’Etat soit civil pour qu’aucune minorité ne soit opprimée » a déclaré BCE.

Il a insisté sur le fait que les libertés et les droits de l’homme ne seront nullement menacés par son élection en tant que Président de la République « Les choses ont beaucoup évolué et même les prérogatives attribuées par la nouvelle constitution au Président de la République ne souffrent aucun dépassement de sa part éliminent tout risque hégémonique, contrairement quant à ce qu’on veut bien faire croire au peuple ».

BCE a rappelé sa visite à Hay Hlel où il a été attristé et peiné par le degré de pauvreté de la population : « Je pensais ma visite à Halfaouine édifiante quant au degré de pauvreté du peuple, à Hay Hlel, j’ai découvert que la pauvreté est devenue un fléau dans notre pays. Un fléau contre lequel nous devons lutter de toutes nos forces et pour y arriver nous devons tous agir de concert, partis politiques, gouvernement et société civile. La lutte contre la pauvreté pour préserver la dignité de mes concitoyens, c’est ma priorité »

A Hay Hlel l’Association Enda fait beaucoup, elle qui a accordé des 500 000 crédits aux tous petits porteurs de projets et principalement aux femmes a indiqué pour sa part Asma Ben Hmida sommant l’assistance et les leaders d’opinion à ne plus traiter les Tunisiens d’amateurs du chômage. « Ceci n’est pas vrai, puisque nous recevons tous les jours des demandes de microcrédits pour le financement des projets de ceux qui veulent travailler. Malheureusement, nous pouvons peut être les financer mais nous sommes dans l’incapacité d’assouplir les procédures administratives, d’alléger la bureaucratie et de simplifier les réglementations tout comme nous n’arrivons pas à convaincre les décideurs publics de raccourcir le chemin pour ceux qui veulent créer des richesses et des emplois en commençant petits ».

Les participants à la rencontre ont également interpelle BCE sur l’accès de tous les Tunisiens à la santé, la couverture sociale et le rôle des gouverneurs dans les régions lesquels loin d’œuvrer à les développer deviennent eux-mêmes des facteurs de régression et de dérives.
Ce sont les aspects socioéconomiques et culturels qui ont prévalu lors de la rencontre BCE/Société civile, ils annoncent également les grands chantiers auxquels s’attaquera le prochain gouvernement et pour lequel l’exercice ne sera certainement pas une partie de plaisir, d’autant plus que ce dont souffre le plus aujourd’hui le pays est le déficit de l’Etat : «Nous œuvrerons à réinstaurer la justice et l’équité sociale dans notre pays. Il n y aura pas de Tunisiens de première ou de seconde zone, il y aura des Tunisiens tous égaux devant la loi, bénéficiant des mêmes droits et ayant les mêmes obligations »