La réduction des disparités et la promotion de l’équité en Tunisie doit commencer par l’enfance

La Tunisie doit réfléchir à une approche visant à réduire les disparités et à promouvoir l’équité en commençant par les programmes qui ciblent l’enfance, a indiqué Maria Calivis, directrice régionale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) pour l’Afrique du Nord et le Moyen- Orient.

Lors d’une rencontre avec la presse organisée, vendredi, à Tunis, Maria Calivis a indiqué que selon des données statistiques, les habitants des grandes villes bénéficient beaucoup plus du progrès et du développement. « Les nouveaux programmes ciblant l’enfance doivent donner la priorité aux populations défavorisées à l’intérieur du pays afin de garantir le droit de tous les enfants à l’éducation, la santé et la protection sociale », a-t-elle ajouté.

Elle a, par ailleurs, estimé que les enfants tunisiens ont la chance de vivre dans un pays qui a réussi à garantir la stabilité et la paix après une révolution, contrairement aux enfants des pays en guerre ou en conflit qui sont traumatisés par la violence, ont perdu leurs familles, abandonné leur scolarité et qui vivent dans des camps de réfugiés.

Maria Calivis, en visite de trois jours en Tunisie pour assister au lancement d’un nouveau programme de coopération pour la période 2015-2019, a estimé que la constitutionnalisation des droits de l’enfant (article 47 de la Constitution) est un grand acquis pour la Tunisie.

Elle a, toutefois, souligné l’importance d’adapter les lois avec la réalité et de mettre en place des mécanismes pouvant renforcer les droits de l’enfant en Tunisie, telle que la création d’une instance indépendante des droits de l’enfant qui puisse donner son avis sur les politiques du gouvernement et recevoir les doléances des citoyens.

La création de cette instance a été déjà adoptée par le Conseil des ministres en novembre dernier et devra être adoptée prochainement par l’Assemblée des Représentants du Peuple. La directrice régionale de l’UNICEF a signalé que malgré les progrès réalisés, il y a encore un effort à fournir pour réduire la mortalité infantile, et ce à travers l’amélioration de la qualité des services de soins.

Il s’agit, également, d’améliorer la qualité de l’enseignement et de lutter contre la violence. De son côté, Maria Luisa Fornara, représentante de l’UNICEF en Tunisie, a souligné que le programme de coopération signé avec la Tunisie mardi dernier repose sur trois axes essentiels à savoir, le soutien aux politiques sociales à travers la production de données sur l’enfance pour pouvoir mieux planifier les programmes futurs, la réforme du système éducatif (la qualité de l’enseignement, la garantie de l’équité notamment au niveau du préscolaire, la déscolarisation et l’inclusion scolaire des enfants porteurs de handicap) ainsi que la protection de l’enfant.

L’objectif étant de soutenir la réintégration des enfants en conflit avec la loi et la désinstitutionalisation des enfants. Il s’agit aussi de lutter contre la violence physique, sexuelle, psychologique ou l’exploitation de l’enfant outre la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Maria Luisa Fornara a fait observer que l’UNICEF assure essentiellement l’assistance technique.