JCC 2014 : Les salles de cinéma dans un nouveau look

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Près d’une dizaine de salles de cinéma de Tunis et de sa banlieue ont été rénovées grâce à une subvention de 400.000 dinars, accordée par le ministère de la Culture.

Une réfection qui a été coordonnée pour la première fois par les Journées cinématographiques de carthage (JCC), qui célèbreront leur 25ème édition du 29 novembre au 6 décembre 2014.

“Dressant un état des lieux en mai dernier avec la directrice de l’édition 2014 Dora Bouchoucha, nous avons constaté qu’il y’avait beaucoup de travail à accomplir afin que les salles soient dans un état correct pour accueillir le public”, signale Meriem Ben Abdelmalek, responsable du parc cinémas au sein du comité d’organisation des JCC.

Il ne s’agit pas “de grand luxe mais il est important de rendre ces espaces acceptables, propres et agréables” explique-t-elle. La responsable évoque l’état de délabrement de ces salles: des fauteuils cassés, abîmés, des tapisseries arrachées, des moquettes tachées, mais aussi des problèmes de plomberie et de maintenance dans les sanitaires ainsi qu’un manque général de propreté dans la quasi-totalité des salles visitées.

Les JCC se sont alors tournées vers le ministère de la Culture pour obtenir une subvention. Un fonds spécial pour l’entretien des salles de cinéma a en effet été créé dans les années 2000 pour les préserver de la détérioration et garder en activité la vingtaine d’écrans qui subsistent en Tunisie.

Entre 300.000 et 400.000 dinars sont distribués chaque année, selon Fethi Kharrat, directeur du cinéma et de l’audiovisuel au ministère de la Culture. Chaque propriétaire s’occupe généralement de l’entretien de sa salle et gère l’utilisation de sa part de la subvention.

Mais cette fois, pour gagner du temps et réaliser des économies d’échelle, les JCC ont décidé, en accord avec les exploitants, de se poser en tant qu’intermédiaire entre eux et le ministère et de piloter les opérations de réfection. Le comité d’organisation a fait appel à un architecte unique et à une entreprise principale pour la planification et l’exécution des travaux. La subvention de 400.000 dinars (ne faisant pas partie du budget de 2 millions de dinars des JCC 2014) a été divisée entre neuf salles:

Le Colisée, Le Palace, l’ABC, Le Mondial, Le Parnasse et Le Rio au centre-ville de Tunis, l’Amilcar dans le quartier d’El Manar, l’Alhambra à La Marsa et le CinéMad’art à Carthage. L’argent a été réparti en fonction du nombre de chaises de chaque espace.

Le Rio n’a pas nécessité d’intervention, car il a été remis à neuf récemment par ses propriétaires, mais il a tout de même bénéficié du subside. “Il serait injuste de ne pas soutenir les exploitants qui s’occupent de leur salle”, estime Meriem Ben Abdelmalek.

Quant aux autres lieux qui seront utilisés pendant les JCC, ils ne sont pas entrés dans le programme de rénovation, soit qu’ils viennent d’être inaugurés, soit qu’il s’agit d’espaces culturels publics (théâtre municipal, maisons de la culture etc…). Les travaux ont démarré le 13 octobre dernier. “J’espère que les spectateurs remarqueront la différence”, lance Meriem Ben Abdelmalek.

Elle regrette de n’avoir pas pu entreprendre de changements “structurels”: “Au lieu de réparer des fauteuils datant de vingt ans, il aurait fallu en acheter des neufs. Au lieu de nettoyer une moquette usée jusqu’à la corde, il aurait fallu en poser une nouvelle.

Malheureusement, le budget ne le permettait pas” explique-t-elle. Parallèlement au lifting des salles, les JCC ont également effectué un état des lieux des équipements audiovisuels, avec l’aide d’un expert français.

“Nous avons visité quasiment toutes les salles et listé le matériel manquant”, indique Meriem Ben Abdelmalek. L’expert français a ensuite travaillé avec un prestataire tunisien pour fournir et installer les équipements. Pour encourager le passage au numérique, le ministère prend en charge depuis 2012 déjà 50% des coûts du matériel requis, jusqu’à un maximum de 100.000 dinars, et ce pour chaque salle.

La plupart des salles de cinémas tunisiens sont désormais équipés de cette technologie, au moment où les bobines traditionnelles sont en voie de disparition.

Après cette première expérience, les responsables des JCC vont-ils continuer à jouer l’intermédiaire entre les salles de cinéma et le ministère de la Culture à l’avenir? “Je ne sais pas si c’est voué à se perpétuer de cette manière, répond Meriem Ben Abdelmalek. C’est possible, puisque le festival sera désormais annuel et qu’il sera doté d’un bureau permanent” avance-t-elle.