Nouri Lejmi : Il y a incohérence de la loi concernant le silence électoral

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Le président de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle, Nouri Lajmi, a réagi à la décision de justice ordonnant un sursis à l’exécution de son communiqué de la veille relatif à la possibilité de publier et diffuser des sondages après l’heure de fermeture des bureaux de vote en Tunisie. Il a pointé surtout l’incohérence de la loi concernant aussi bien le silence électoral que la publication des sondages.

Si la loi était appliquée à la lettre, a-t-il argumenté, «le silence était censé entré en vigueur depuis jeudi. Cela n’a pas été le cas sans que l’Instance supérieure indépendante pour les élections n’y prête attention et sans qu’il y ait eu la moindre contestation».

Or, a-t-il ajouté, «le vote à l’étranger a commencé deux jours avant la date du scrutin en Tunisie. Le silence électoral aurait donc dû commencer le jeudi et prendre fin après la fermeture du dernier bureau de vote à l’étranger, lundi 24 novembre à 02H.00.

En réalité, le silence électoral est entré en vigueur samedi 22 novembre à 00H.00 pour ne prendre fin qu’à l’heure de fermeture du dernier bureau de vote à l’étranger. Ce dont l’ISIE n’a pas tenu compte ». Pour le président de la HAICA, il y a une autre confusion qui consiste en ce que la loi électorale n’a établi aucune distinction entre deux sortes fondamentalement différentes de sondages: le sondage «sortie des urnes» et celui sur «les intention de vote».

Si on se réfère à la définition stricto senso du vocable «sondage d’opinion», a-t-il poursuivi son argumentaire, on se rend à l’évidence selon laquelle il s’agit bien de sonder l’intention ou la tendance de l’électorat, contrairement au sondage « sortie des urnes » qui concerne «un acte consommé». Et c’est bien la raison pour laquelle la HAICA n’a pas jugé utile d’interdire le deuxième type de sondage parce que sans impact ni sur le scrutin ni sur l’orientation des électeurs, l’opération en question étant censée avoir pris fin après la fermeture du dernier bureau de vote.

Par contre, a-t-il encore dit, la décision de la HAICA comporte des aspects positifs, à commencer par permettre aux médias audiovisuels de «faire leur travail dans le cadre de la couverture des élections, dans la liberté et la responsabilité et sans entraves».

Lajmi a ajouté qu’à travers sa décision, la HAICA a voulu donner au public la possibilité d’accès à l’information de sources tunisiennes, afin qu’il ne songe pas à se rabattre sur des mandats étrangers et les réseaux sociaux, «ce qui couperait court aux rumeurs et autres manipulations de désinformation».

L’ISIE avait annoncé par communiqué, samedi matin, un arrêt en référé du Tribunal administratif ordonnant un sursis à exécution de la décision de la HAICA concernant la publication et la diffusion de sondages par les médias audiovisuels durant toute la période de l’élection présidentielle.