Tunisie élections 2014 : Les défis et programmes économiques des partis thème d’un concours télévisé

tv-femme

Les défis auxquels l’économie tunisienne fait face et les programmes économiques des partis ont été au coeur d’un débat télévisé organisé, samedi, par le Centre des études Islam et démocratie (CSID).

Six partis ont été invités à ce débat en l’occurrence Ennahdha, le Congrès pour la République (CPR), le parti “El Joumhouri”, le Forum démocratique pour le travail et les libertés, l’Alliance Démocratique et le Courant Démocrate. Ils ont tous présenté leurs réponses à des questions posées par trois experts en économie.

Dans sa réponse, Ridha Saidi, chargé général du programme électoral du Mouvement Ennahdha a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place un nouveau modèle de développement fondé sur le choix de “l’économie de marché social” et de focaliser sur la concurrence à travers le renforcement de l’égalité des chances, l’augmentation de la productivité et la haute valeur ajoutée.

Or, “ce modèle de développement ne peut être concrétisé sans la réforme du système bancaire, de la fiscalité, de la subvention, des caisses sociales et des entreprises publiques”, a-t-il dit.

De son coté, Mohamed Saleh Ayari le représentant du CPR a souligné que le parti place l’emploi parmi ses priorités et recommande à cet effet la mise en place d’une industrie basée sur des activités à forte valeur ajoutée, des pôles technologiques. Il plaide également en faveur de la suppression de la sous-traitance et de la création de 4 agences du développement régional et de 50 pépinières d’entreprises.

Il a ajouté que le parti a préparé un programme national pour impulser le commerce électronique, inciter les diplômés de supérieur de créer des entreprises dans le domaine des technologies de l’information et de diversifier les produits touristiques .

Le représentant du CPR, Anis Jaziri, a souligné, pour sa part, que “les cinq prochaines années devraient être vouées à la réforme dans les différents secteurs, avec pour priorités la mise en place d’une bonne gouvernance et d’un système de transparence, la lutte contre la corruption, la décentralisation et la réforme du système foncier.

D’après Jaziri, le parti a préparé 40 projets de développement régional, couvrant plusieurs secteurs stratégiques. Ces projets, dont le coût est estimé à 40 milliards de dinars, concernent aussi bien le secteur public que privé.

Le programme du parti Ettakatol s’intéresse, selon sa représentante Thouraya Hammami, à l’investissement dans les ressources humaines, à travers la réforme des deux systèmes de l’éducation et de la formation, ainsi que la réforme administrative en vue de renforcer la décentralisation.

Elle a souligné, également, l’impératif de préserver le rôle de l’Etat comme “locomotive de l’investissement”, et ce, en impliquant le secteur privé à la création d’emplois “décents”.

Moncef Cheikh Rouhou, représentant de “l’Union démocratique” a jugé indispensable d’adopter des plans clairs lors de la réalisation des programmes économiques et de lutter contre la contrebande.

Il a mis l’accent, aussi, sur l’importance de concevoir un modèle de développement accepté par le peuple et basé sur le développement de l’infrastructure de base (réseau ferroviaire, routes…). Il a aussi insisté sur la nécessité de lutter contre le terrorisme et de l’éradiquer pour assurer un climat de sécurité et attirer l’investissement.

La priorité pour le Mouvement démocratique, est selon Hatem Elkouche, d’améliorer le climat des affaires, lutter contre la contrebande et simplifier les procédures de création d’entreprises.

Le parti prévoit aussi de défendre l’idée de cration d’une instance supérieure de l’investissement et des pôles de développement régionaux.

Créé en 1999, le Centre d’Etude de l’Islam et de la Démocratie, qui regroupe des universitaires, des professionnels et des activistes musulmans et non musulmans des Etats Unis, assure des études de recherche sur la démocratie.

Le centre vise à faire comprendre au mieux la relation entre l’islam et la démocratie, à améliorer l’image répandue dans les sociétés occidentales sur les musulmans arabes, et à renforcer les valeurs de la démocratie, de la citoyenneté, de la liberté et du libéralisme dans le monde islamique et arabe.