Tunisie : Le syndicat de l’information et l’UGTT tiennent Marzouki pour responsable de la sécurité des journalistes

Le syndicat général de l’information et le département de l’information au sein de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) font porter au président de la République provisoire et candidat à la présidentielle, Mohamed Moncef Marzouki, la responsabilité entière de toute éventuelle atteinte à la sécurité de l’ensemble du corps des journalistes et à leur tête les agents de la télévision et de la radio tunisienne suite aux propos qu’il vient de tenir à l’égard des journalistes et qu’ils ont qualifiés d'”hostiles”.

Dans un communiqué commun, publié mercredi, les deux parties se déclarent surprises et sous le choc suite à ces déclarations et à l’adjectif utilisé par Slim Ben Hmidane, membre du parti du congrès pour la République (CPR) contre les agents de la radio nationale qu’il a traité d'”imbéciles”.

Les deux signataires estiment que de tels propos sont de nature à rouvrir la campagne de dénigrement et d’insultes lancée contre les journalistes depuis l’arrivée du CPR au pouvoir. Ils rappellent, à cet égard, que le CPR avait soutenu cette campagne menée au lendemain de la révolution contre les journalistes et ponctuée par un sit- in observé devant le siège de la télévision nationale pour dénoncer “les médias de la honte” comme le scandaient les manifestants.

Ils ont, en outre, dénoncé ce qu’ils ont qualifié de campagne orchestrée visant à museler les médias et les pousser à servir certains agendas politiques, appelant le parti du CPR à ne pas impliquer les journalistes et les médias dans leurs campagnes électorales. Le syndicat général de l’information et le département de l’information relevant de l’UGTT se sont dits prêts à défendre tous les médias et tous les journalistes par tous les moyens de militantisme légitime dont le boycott de tous ceux qui s’acharnent, dans leur campagne électorale, à discréditer les journalistes.

Les deux parties appellent tous les partis et organisations nationales à s’unir pour préserver les acquis de la révolution dont en premier lieu la liberté d’expression et l’indépendance des établissements médiatiques publics.

Ils les invitent, également, à lutter contre les tentatives des gouvernements successifs d’avoir une mainmise sur la presse, des tentatives que certains partis et responsables continuent de mener.