Rached Ghannouchi : La Tunisie a besoin d’un système de pouvoir inclusif

« La Tunisie a besoin d’un système de pouvoir inclusif », a soutenu le président du Mouvement Ennahdha, rappelant qu’après la révolution, son parti avait gouverné avec ses partenaires, en référence à la « Troïka ».

Il a également estimé que « l’étape de transition démocratique se poursuit encore ». Rached Ghannouchi présidait au Palais des congrès de Tunis un meeting de présentation du programme électoral du mouvement, placé sous le signe « Vers une économie émergente et un pays sûr ». Il a beaucoup insisté sur l’attachement d’Ennahdha au credo de consensus dont il a dit qu’il avait « sauvé le pays de la catastrophe ».

Aussi, Ghannouchi a-t-il appelé les partis politiques au consensus et à rompre avec les dissensions, synonymes selon lui de « partition du pays en deux camps opposés ».

« Rien ne justifierait un tel scénario » d’autant que « les démocraties modernes ne sont pas des luttes entre des identités et des idéologies mais des compétitions de programmes », a-t-il plaidé. Le vice-président du mouvement Abdelfattah Mourou a souligné de son côté que « la Tunisie s’est réconciliée avec l’Islam » et qu’elle est « redevenue une terre de coexistence pacifique des religions et sensibilités politiques ».

C’est l’ancien chef du gouvernement et membre dirigeant d’Ennahdha Ali Larayedh qui a eu à présenter les grandes lignes du programme électoral du mouvement pour les cinq années à venir.

Il a indiqué que ce programme avait été réalisé par une équipe d’experts, choisis en fonction de leur bonne connaissance d’un certain nombre de secteurs. Il ressort de la présentation de ce programme que le Mouvement Ennahdha se propose « de construire un Etat fort et une société libre et pluraliste, avec la consolidation des libertés et la poursuite du renforcement des institutions militaire et sécuritaire pour combattre le terrorisme et la criminalité ».

Le mouvement s’engage aussi à réformer la justice pour la rendre plus performante, plus indépendante et plus proche des justiciables, outre le renforcement des prérogatives de l’instance Vérité et dignité afin de « réparer les injustices du passé ». Le développement des partenariats économiques extérieurs figure aussi en bonne place dans le programme d’Ennahdha.