Tunisie : Cinq employés de l’ISIE I en grève de la faim ouverte

Cinq employés de l’ancienne Instance supérieure indépendante des élections (ISIE I) sont entrés, depuis lundi en « grève de la faim ouverte » au siège de l’ISIE, pour protester contre « l’atermoiement et les fausses promesses de régulariser leur situation et de les intégrer dans le personnel de la nouvelle instance ».

Selon un des cinq grévistes de la faim, Bassem Jennaoui, « l’ISIE II a entamé le recrutement de nouveaux employés pour pourvoir à la vacance de certains postes, sans faire bénéficier de la priorité le personnel qui avait travaillé avec le staff de l’ancienne ISIE, contribué au succès des élections du 23 octobre 2011 et acquis une certaine expérience en la matière ».

Jennaoui s’en est pris à l’article 36 de la loi portant création de l’instance, lui reprochant de reconnaître au personnel la priorité de recrutement « mais sur la base d’un nouveau barème fixé par le nouveau conseil de l’ISIE et incluant un concours ». C’est précisément ce concours qui semble être la pomme de discorde. Jennaoui y voit « une manière indirecte d’exclure les employés de l’ancien conseil de l’ISIE ».

Il va même jusqu’à affirmer que les nouveaux recrutements « se font d’une manière complaisante et au gré des interventions ».

Joint au téléphone par l’Agence TAP pour recueillir sa réaction, le président de l’Instance supérieure indépendante des élections, Chafik Sarsar, a marqué son étonnement de « l’attitude des anciens employés » qui, dit-il, présentent « des revendications bizarres pour justifier leur grève de la faim », entre autres le licenciement des employés nouvellement recrutés et la réembauche des 1200 employés de l’ancienne instance. Il a assuré s’être entretenu à plusieurs reprises avec les anciens employés au sujet de l’éventuelle régularisation de leur situation, dont la dernière fois en date en présence d’une délégation du bureau exécutif de l’UGTT.

Selon lui, il leur aurait proposé, pour régler le problème posé par l’article 36, une solution consistant en la saisine du Tribunal administratif. En attendant que le tribunal statue sur ce recours, le recrutement d’agents d’enregistrement a déjà commencé, a-t-il ajouté. Chafik Sarsar a encore indiqué avoir du faire appel à la police pour évacuer le bâtiment de l’Instance occupé par les grévistes.