USA – Tunisie : Mehdi Jomaa appuyé par Washington

 Naïfs, les peuples arabo-musulmans? Il n’est pas dit que les States le croient encore. Eux les tous puissants avec leurs services de renseignements «performants», «efficients», si bien équipés et si bien alimentés en  informations venant de partout, aussi bien de leurs pions politiques et militants qu’agents et serviteurs. Why not… Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, pousse la chansonnette jusqu’à nier à ces peuples, pourtant racés et très civilisés, l’intelligence et la perspicacité de comprendre que le souci majeur des USA n’est pas autant leur bien-être à eux et leurs ambitions démocratiques que ses propres intérêts.

Soit, il est dans son rôle. Et dans la conférence de presse, aussi hâtive qu’improvisée, qu’il a accordée aux médias tunisiens lors de son passage rapide par Tunis mardi 18 février, il n’a pas manqué de rappeler l’histoire du «mythe, Bouazizi» et son rôle dans le déclenchement des printemps arabes tout en reconfirmant le soutien de la première puissance mondiale à la transition démocratique tunisienne.

Il a assuré qu’il a tenu ainsi que le président Obama à marquer de sa présence une phase capitale de l’histoire de la Tunisie, celle du passage vers une ère démocratique et à présenter ses félicitations pour le peuple tunisien, en général, et à Mehdi Jomaâ, chef du gouvernement, en particulier.

Le premier pour la promulgation d’une Constitution avant-gardiste dans laquelle «les droits des femmes et des minorités sont protégés, une Constitution qui pourrait servir de modèle à d’autres pays», et le deuxième pour son investiture ainsi que son gouvernement, place de La Kasbah.

John Kerry a déclaré qu’il a transmis, de la part du président Obama, une invitation officielle à Mehdi Jomaâ, chef du gouvernement, pour se rendre dans les toutes prochaines semaines à Washington. Il a également indiqué qu’il a discuté avec M. Jomaâ de la nature des aides qui seront apportées à la Tunisie par les Etats-Unis et qui seront aussi bien d’ordre économique, financier que technique et logistique.

Il a révélé que la visite du chef du gouvernement aux USA comprendra également l’organisation de la première réunion pour le Dialogue stratégique tuniso-américain afin de consolider encore plus les relations bilatérales entre les deux pays. Une première qui sera suivie de la même démarche avec Alger et Rabat.

Kerry a soutenu que les aides américaines pour la Tunisie seront non seulement maintenues mais renforcées et principalement dans les secteurs éducationnels (plus de bourses d’études à offrir aux étudiants tunisiens) et sécuritaires. Ainsi, outre les 30 millions de $ de soutien financier accordés au ministère de l’Intérieur, les USA ont offert à la Tunisie un véhicule équipé de tous les moyens techniques pour conduire des opérations sur le terrain, soit un Centre de commandement mobile destiné aux opérations sécuritaires ainsi qu’un laboratoire pourvu de tous les équipements nécessaires et dédié à la lutte antiterroriste.

Il faut reconnaître aux USA le mérite de ne pas faire dans la dentelle. Quand ils font des bêtises, ils s’efforcent rapidement de rectifier le tir, même si cela ne leur réussit pas toujours, comme ce fut le cas en Afghanistan et en Irak.

Concernant Egypte, Kerry a déclaré qu’il «se garderait de donner des conseils au général Sissi ou au président Mansour pour ce qui est de leur manière d’appréhender la gestion des affaires égyptiennes», ou encore moins de dessiner l’avenir de leur pays.

Quant à la Syrie, pas de solution militaire envisagée: «Il faut du temps pour pouvoir arriver à des consensus acceptables pour tout le monde dans un pays comme la Syrie, il faut donner des chances aux négociations et aux discussions entre les différentes parties impliquées dans la guerre civile».

La Syrie, soutenue par la Russie et la Chine, est désormais une proie difficile pour les Etats-Unis et ses alliés dans la région, reste pour eux de réussir leur examen pour un laboratoire démocratique dans le Nord de l’Afrique aux travers de la Tunisie dans laquelle ils comptent bien «normaliser» l’islam politique ou peut-être le relooker pour nous le resservir sous un nouveau jour avec le terrorisme en moins… Maybe Yes, Maybe not…