L’impact des changements climatiques sur le développement durable et la santé a été le thème de la journée d’étude organisée, jeudi, à l’école d’infirmerie de Sidi Bouzid, par l’association “Promotion de la santé et lutte contre la leishmaniose”, en coordination avec le Commissariat régional du développement agricole (CRDA) et celle de la santé, avec le soutien du Centre canadien pour les recherches et le développement.
Cette manifestation a été marquée par la participation de médecins et chercheurs tunisiens et canadiens, de représentants de l’Institut national de la météorologie (ONM), du ministère de l’Environnement et celui de l’Agriculture, des autorités régionales et de composantes de la société civile. Elle vise à étudier les causes de l’infection par la leishmaniose et des changements climatiques, ainsi que les risques pour la santé humaine et l’environnement.
A ce propos, Dr Issam Nouiri de l’Institut national d’ingénierie agricole a présenté une étude réalisée en 2009 autour “des activités agricoles à Sidi Bouzid et de leurs relations avec les changements climatiques. Il a évoqué les retombées de la hausse des températures sur les activités agricoles, surtout le phénomène surconsommation de l’eau et les dégâts causés à la nappe phréatique. Dans ce sens, Dr Nouiri a souligné la nécessité de rechercher de nouvelles techniques pouvant aider à l’amélioration de rendement agricole et du mode de vie, et de garder, en même temps, une moyenne raisonnable de consommation de l’eau.
Pour leur part, des représentants de l’ONM ont présenté des données sur le climat en Tunisie, au cours des dernières années. Ils ont mis l’accent sur les principaux changements enregistrés, notamment la hausse des températures qui ont dépassé la moyenne habituelle, la persistance de la période de sécheresse, avec une baisse de la pluviomètrie ce qui a eu des retombées négatives sur la situation du développement dans le pays et préparé le terrain pour l’apparition de nombreuses maladies dont la leishmaniose.
Les intervenants ont, de leur côté, indiqué que 300 cas de leishmaniose ont été enregistrés en 2013, à Sidi Bouzid, malgré l’existence d’un programme de lutte contre cette maladie. Ils ont mis l’accent sur le rôle que doit jouer par le 2ème Centre pour la lutte contre la leishmaniose en cours de construction et dont les travaux de réalisation ont atteint 85 pc.
Les intervenants ont souligné, dans ce contexte, la nécessité de dynamiser le rôle des associations et des centres de recherche, et de leur accorder des facilités notamment financières pour la réalisation des études relatives au développement et à la situatio sanitaire dans le pays, en particulier dans les zones intérieures, et ce en vue de sauvegarder les richesses naturelles et humaines. De nombreuses visites sur le terrain ont été effectuées chez les agriculteurs et les promoteurs, dans différentes zones du gouvernorat de Sidi Bouzid, ont précédé cette journée, notamment dans des zones limitrophes au village d’Enjila qui connaît une hausse des cas d’infections par la leishmaniose cutanée.