Les conducteurs de trains de la région de Tunis relevant de la société nationale des chemins de fer (SNCFT) observent depuis l’aube de jeudi une grève de 24 heures qui se poursuivra jusqu’à demain vendredi 13 décembre à 5h du matin.
Cette situation a suscité une grande colère parmi les usagers du trafic ferroviaires qui ont été surpris par cette grève dont il n’ont pas été informés à temps.
Les conducteurs de trains de la région de Tunis reprendront vendredi à partir de 5h du matin leur service mais les dessertes risquent d’être un peu perturbées avec la possibilité d’en annuler certaines.
“Nous avons adressé, depuis deux semaines, un préavis de grève à l’administration de la SNCFT qui devait informer ses clients de l’interruption du trafic ferroviaire sur les grandes lignes et de la banlieue sud de Tunis”, a indiqué à l’agence TAP Mohamed Saïdi, secrétaire général du syndicat général des chemins de fer (Union générale tunisienne du travail).
“Notre grève est légale. Elle a déjà été reportée 4 ou 5 fois dans l’espoir de parvenir à un consensus avec l’administration mais jusqu’à mercredi après-midi aucune solution n’a été trouvée”, a-t-il ajouté.
Le responsable syndical a précisé que 70 conducteurs de trains de la région de Tunis assurent 120 dessertes par jour sur les grandes lignes, les lignes de la banlieue sud et pour le transport de marchandises.
“En raison de ce manque flagrant en personnel, les conducteurs de trains ne peuvent plus prendre de congés annuels et se trouvent contraints de faire des heures supplémentaires”, a-t-il encore dit.
M. Saïdi a souligné que le syndicat avait revendiqué depuis 2012 le recrutement, dans la transparence, de nouveaux agents, l’application d’un tableau d’alternance pour les conducteurs de trains (6h40 par jour/ par agent), la possibilité de bénéficier de congés annuels, de tickets restaurants et l’aménagement de foyers confortables pour le repos des conducteurs des grandes lignes.
Evoquant le recrutement de 60 bénéficiaires de l’amnistie générale, le syndicaliste a dénoncé cette décision affirmant que “ces agents, dont plusieurs sont âgés de plus de cinquante ans, ont été recrutés directement sans avoir effectué des tests ou examens et qu’ils ne disposent pas des qualifications nécessaires pour travailler à la SNCFT”, a-t- il estimé, dans la mesure où le candidat au poste de conducteur de trains doit être jeune et en bonne santé.
Pour sa part, la SNCFT a confirmé jeudi, dans un communiqué, avoir été informée, depuis 10 jours de la grève des conducteurs de trains de la région de Tunis.
En ce qui concerne les revendications syndicales, la SNCFT précise que les tickets restaurants nécessitent une importante enveloppe de 3,6 MD, dont la société ne peut en disposer en raison de sa situation financière difficile.
Le communiqué précise par ailleurs que les foyers de Sousse et de Gafsa ont été rénovés et qu’une convention a été signée avec un hôtel dans l’attente de l’aménagement des foyers de Sfax et Gabès. Le foyer de Tunis sera entièrement aménagé au cours de 2014, selon le communiqué.
La SNCFT fait remarquer par ailleurs que toutes les heures supplémentaires effectuées par les conducteurs de trains “sont doublement payées” et que le recrutement des bénéficiaires de l’amnistie générale avait été décidé par la Présidence du gouvernement.