Les membres du conseil national de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) ont appelé l’ensemble des magistrats à observer une grève générale les 19 et 20 novembre, et ont chargé le bureau exécutif de l’Association d’en fixer les modalités d’exécution, l’objectif de la grève étant de « faire face aux tentatives de mainmise de l’Exécutif sur le pouvoir judiciaire ».
La motion issue, samedi, de la réunion extraordinaire du conseil national de l’AMT demande au chef du gouvernement de retirer les décrets portant nomination et prolongation d’activités de magistrats en s’appuyant sur des lois caduques héritées de l’ancien régime. La motion appelle les magistrats nommés par décrets émanant du chef du gouvernement à obéir aux décisions de l’instance provisoire de l’ordre judiciaire et met en garde contre toute forme de manipulation visant à museler l’indépendance des magistrats en cette période constituante.
Elle exhorte l’instance provisoire à exercer sa pleine et entière compétence et à reprendre ses travaux dans les plus brefs délais, afin de statuer sur les objections soulevées par les magistrats.
Les membres du conseil national ont averti le pouvoir exécutif et le ministère de la Justice contre d’éventuelles sanctions disciplinaires pouvant être prises à l’encontre des magistrats participant aux mouvements de protestation, réaffirmant leur soutien à la position des magistrats du tribunal immobilier, hostile à la nomination de la présidente de cette juridiction par le pourvoir exécutif.