Tunisie – France : Le champion de la traversée du centenaire, Baptiste Salis parle de l’aventure aéronautique du 22 septembre 2013

En tenue de vol, Baptiste Salis, le pilote de la réplique Maurane Saulnier Type G (MSG) construite par la jeune association toulousaine Réplic’Air, a lors d’une conférence de presse tenue dimanche soir dans un hôtel de la ville de Bizerte, tenu à faire part de sa grande joie de pouvoir revivre et reproduire l’exploit héroïque qu’avait fait Roland Garros, il y’a cent ans en reliant par les ailes, la ville de Fréjus (France) et Bizerte (Tunisie)”.

Entouré notamment du neveu de Roland Garros, Jean Pierre Lefèvre, il s’est dit heureux et fier d’avoir accompli cette mission, préparée depuis plus deux ans, et ce, dans “des conditions des plus idéales qu’on puisse espérer”. Des conditions idéales du côté de la météo mais aussi du point de vue sécuritaire.

En présence des autorités locales, de hauts gradés de l’Armée de l’air de Tunisie et de France, des représentants de l’aéroclub de France, de Tunisair, des associations notamment Derb (association de développement régional de Bizerte) et de l’Ecole nationale des ingénieurs de Bizerte (ENIB), le pilote d’avions de collection a tenu a préciser que l’arrivée de la réplique à 15h09 samedi après midi s’est faite avec un peu plus d’essence que Roland Garros. Favorisé par un vent arrière, a-t-il expliqué, “on a gagné du temps en terme de vitesse et donc de durée du vol”.

“Le fait de réussir à se poser en ce jour du 22 septembre 2013, on a pris conscience, tous, qu’il y’a eu énormément d’engouement autour de ce vol” a-t-il ajouté.

“Le voyage s’est déroulé dans des conditions merveilleuses, on s’est bien amusé dans le ciel et on est fiers aujourd’hui de pouvoir parler de cette opération, qui est une reproduction du véritable exploit accompli il y’a cent ans” a-t-il relevé.

En présence de la jeune équipe de l’association Réplic’air, le président d’honneur de l’aéroclub de France, Jean François Georges a déclaré “Dès que les roues de l’avion ont touché le sol, j’ai ressentie une émotion indescriptible” car “ce fut le couronnement de plusieurs heures, jours et nuits de travail de longe haleine entrepris par les ingénieurs, techniciens et aussi les pilotes d’essais et des vols d’endurance pour enfin leur dire : Bravo”.

Sous les applaudissements et sifflements, où émotion et joie s’expriment, le président de l’association DERB, Yassine Annabi, membre du comité d’organisation présidé par Habib Menzli, s’est félicité que ce moment historique attendu avec impatience eut enfin lieu pour pouvoir commémorer le hasard qui a mis Garros le 23 septembre sur le sol de Bizerte”.

Cela dit, a-t-il ajouté, on est “aussi content de voir les enfants de l’Ile de la Réunion, venir à Bizerte pour commémorer l’exploit qu’avait fait le fils chevronné de l’Ile et de pouvoir ainsi exaucer son rêve: visiter la médina de Tunis.

Ayant assisté à la conférence de presse hier soir, les 27 enfants “Les héritiers de Garros” ayant débarqué samedi à 13 heures à bord d’un Boeing mis à leur disposition par la Compagnie Tunisair, sont attendus le 27 septembre à l’Elysée pour rencontrer le président de la République française François Hollande et lui transmettre ainsi leurs impressions de cette grande aventure aéronautique qu’ils ont pu vivre lorsque le MSG en couleur jaunâtre a atterri en toute beauté sur la piste en terre battue aménagée par les soins de l’Armée de l’air tunisienne pour laquelle un standing ovation a été donné à son honneur mais aussi au champion de la traversée et à toutes les parties qui ont contribué à ce succès collectif et partagé.

En effet, a relevé Philippe Jung, président de la commission Histoire de l’association aéronautique et astronautique de France (3AF), l’exploit extraordinaire accompli avec soulagement est aussi un exploit sportif et pas seulement technique, à inscrire dans les annales de l’histoire aéronautique.

Grace à la fédération des efforts des Tunisiens, Français et Italiens, l’opération a pu ainsi merveilleusement réussir ce qui a permis d’assister à un véritable baptême aérien. Un baptême qui a commencé très tôt à Bizerte où le ciel fut ouvert à toutes sortes de danses de bijoux volants et d’acrobaties de petits avions télécommandés par des jeunes passionnés de l’aviation et de l’aéromodélisme dont le plus jeune à 15 ans.