Justice-Affaire Amina Sboui : Verdict reporté au 29 juillet

Le tribunal cantonal de M’saken (Gouvernorat de Sousse) a reporté au 29 juillet le verdict dans l’affaire de l’activiste tunisienne de l’organisation Femen, Amina Sboui.

L’accusée a comparu lundi devant le tribunal pour « outrage à fonctionnaire public par paroles, gestes ou menaces » conformément à l’article 125 du Code pénal, ainsi que pour « diffamation publique », selon les articles 245 et 247 du même code.

Le procès tenu lundi au tribunal cantonal de M’saken a été consacré au plaidoyer de la défense qui s’est appuyée dans son intervention devant les juges sur la présence de vices de procédure dans le dossier de l’affaire.

Un des avocats de la défense, Me Ghazi Mrabet, a indiqué, dans ce sens, au correspondant de l’Agence TAP à Sousse, que le dossier d’instruction comporte des « dates contradictoires », surtout qu’il a été prouvé que le procureur de la République auprès du Tribunal de première instance de Sousse avait ordonné à la Brigade judiciaire d’ouvrir une enquête contre l’accusée en date du 10 juin 2013, alors que les faits imputés à Amina se sont déroulés le 15 juin 2013.

Me Mrabet a estimé que ces vices de procédures nécessitent d’annuler les poursuites et de prononcer un non-lieu dans cette affaire, indiquant que sa cliente Amina Sboui avait mentionné durant le procès « l’existence de cas de torture et de violation des droits de l’homme à l’encontre des prisonnières dans la prison civile de Messaadine ».

« Ce procès est politique par excellence », a déclaré Me Mrabet, indiquant dans ce sens que sa cliente est « victime d’une pression judiciaire et de l’ingérence politique dans les affaires de la justice ». Rappelons que l’ONG, Human Rights Watch, avait appelé le 17 juillet à la libération provisoire de Amina Sboui et au réexamen des charges qui pèsent contre elle.

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme a, quant à lui, dénoncé « le harcèlement judiciaire » à l’encontre de l’activiste tunisienne et exigé sa « libération immédiate et inconditionnelle ».