Tunisie – Projet de Constitution : Marzouki subirait des pressions de la part d’Ennahdha

ghannouchi-marzouki-ennahdha-cpr

La motion de censure contre le président de la République Moncef Marzouki, signée par 77 députés, est restée en suspens, le temps…qu’il approuve ou désapprouve la Constitution concoctée par Ennahdha et approuvée par la plupart de ses alliés déclarés ou non déclarés.

De source proche de la présidence de la République, il paraîtrait que des pressions importantes sont exercées sur Moncef Marzouki pour signer au plus tôt la Constitution autrement la motion de censure signée par les partis « d’opposition » deviendrait celle de tous les constituants, et le président provisoire serait dégagé par ses alliés d’hier. D’après la même source, ce serait même Rached El Ghannouchi, président d’Ennahdha, qui harcèle Moncef Marzouki pour l’obliger à entériner le projet de la Constitution.

Rappelons à ce propos que Moncef Marzouki a déclaré récemment qu’il n’approuvera pas une Constitution qui ne sert pas les droits économiques et sociaux des citoyens et qui pourrait mener à un autre “cycle dictatorial” renvoyant les Tunisiens à leur histoire lointaine :

«Nous sommes en train de rédiger le 8ème texte constitutionnel depuis l’époque carthaginoise qui va gérer la vie politique du pays », ce qui reviendrait à dire qu’il ne faut pas s’amuser à faire avaler au peuple tunisien du « n’importe quoi »… Le président tient à « éviter le retour de la dictature», “individualiste” ou “partisane”.

Le président d’Ennahdha ne l’entendrait pas de cette oreille, car d’après lui, “sa” Constitution serait la meilleure pour une Tunisie qui n’a jamais ressenti son amour pour elle.

Un membre d’Al Joumhouri serait même allé jusqu’à exprimer des menaces à peine voilées à Mostapha Ben Jaâfar pour le pousser à faire passer la motion de censure. Aurait-il un candidat tout prêt pour le poste de président tant convoité et ce aux dépens des intérêts majeurs de la nation et du pays ?

Les partis d’opposition devraient peut-être revoir leur posture et leurs priorités : sauver le pays et la Constitution et soutenir Moncef Marzouki, pour une fois qu’il semble faire quelque chose de bien pour le pays, en rejetant une Constitution « ikhouania » de l’avis même de certains constituants et éviter à la Tunisie d’être renvoyée aux temps de la « Jahilia » par une Constitution rétrograde, piégée et noyée dans des concepts qui versent dans l’obscurantisme.