Tunisie : Une conférence sur le « Rôle des médias pour connaître la vérité »

medias-07112012« Rôle des médias pour connaître la vérité », est le thème d’une conférence organisée mardi à Tunis en marge de la célébration, pour la première fois en Tunisie, de la journée internationale pour le droit à la vérité en ce qui concerne les violations flagrantes des droits de l’homme et pour la dignité des victimes.

Le ministre des Droits de l’homme et de la justice transitionnelle, Samir Dilou a souligné, à cette occasion, que pour mettre fin aux violations, il y a lieu d’abord, de parachever la rédaction de la Constitution, de procéder à la réforme du système juridique et institutionnel et de veiller au changement des mentalités.

Samir Dilou a appelé à la nécessité d’édifier une plate-forme en ce sens qui ne concernerait pas uniquement les élus du peuple mais également tous ceux qui s’attachent à la réussite du processus de transition démocratique et à la promotion des droits humains. « La connaissance de la vérité exige l’accès aux archives, y compris les divers succès et échecs », a-t-il avancé, affirmant que la loi organique sur la justice transitionnelle sera appliquée avec effet rétroactif et concernera la phase post-révolution.

En réponse à une question sur le rôle des médias dans la connaissance de la vérité, Samir Dilou, a précisé que « les médias étaient associés à la dictature, mais sont des vecteurs essentiels de la démocratie ».

« On ne peut réussir la transition démocratique sans une information libre sous l’égide d’une instance de régulation qui répond aux normes requises et jette les bases d’un meilleur paysage médiatique ».

De son coté, le président de l’Association des jeunes journalistes Abderraouf Bali a souligné le besoin d’une presse qui consacre la vérité et éclaircit la voie devant les tunisiens en toute responsabilité et avec professionnalisme et neutralité.

Pour lui, le décret-loi n° 115 prive les professionnels de leur droit de mener des investigations, signalant des ambiguïtés dans les articles 1, 60, 61 et 62 dudit décret-loi qui empêchent le journaliste d’avoir accès à des détails sur les dossiers.

En ce qui concerne le décret-loi n° 41 relatif à l’accès aux documents administratifs, il a indiqué que ce dernier a permis de répondre aux attentes malgré le fait qu’il réduise la marge de manœœuvre du journaliste et l’empêche de prendre connaissance des archives.

La conférence est organisée à l’initiative du ministère des Droits de l’homme et de la justice transitionnelle et le Centre de Tunis pour la justice transitionnelle.