Chronique : Le suicide de Monsieur Fauteuil Noir

Par : Autres

Ce n’est plus «un traumatisme», c’est la dépression généralisée, la schizophrénie épidémique, et, ce ne sont pas uniquement les humains, ou ce qui en reste, qui sont touchés. Faites attention et surveillez les animaux, vous remarquerez qu’ils sont de plus en plus «shayatyn». Même les objets ne sont pas épargnés. L’on se rappelle du suicide héroïque et pathétique en direct de Monsieur Fauteuil Noir, un certain soir. Ce certain soir, donc, en direct de chaîne nessmabelaîd, au studio chokbel, Fautueil Noir craqua, déboulonna et se dévissa, jetant à terre Sofiane Mawsouaa. Ce n’était pas la première fois dans ce même studio de la même chaîne. L’émotion passée, chacun y alla de son explication, de son interprétation. On y vit, même, la main des «salafistes» vu que les fauteuils étaient noirs, lugubres. La direction coupa court à la polémique et donna la sienne d’explication. Foutaises !

L’explication, la seule rationnelle, est donnée par un spécialiste , lui-même schizophrène. Selon cette tête grise, les fauteuils, comme tous les êtres vivants, se dépriment de voir les mêmes zombies s’affaisser sur eux et leur couper la respiration. Ils s’enfoncent dans la déprime en voyant toujours les mêmes gueules et en entendant à chaque instant le même disque écorché, la même chanson folklorique sans remixage aucun.

Il faut dire que ce soir-là, Sofiane Diderot donnait le vertige par ce qu’il débitait de mensonges, de sophismes et d’insanités, à la vitesse de la lumière. Ajoutez-y les élucubrations de Hamza Fdawi, les «pansées » de Sofiane AlHakym et les «scoops» de Zyad Le Saint, et l’on s’étonnera que quelques-uns de la population des Fauteuils Noirs résistent encore.

Comme dans tout peuple ceint d’esprit et saint de mentalité, les avis des tunisiens divergent à propos de ce suicide spectaculaire de Monsieur Fauteuil Noir. Les moins embrigadés y ont vu un Signe et c’est pourquoi ils considèrent Monsieur Fauteuil Noir comme le vrai, l’unique leader-héros-martyr et ont décidé de ne pas l’enterrer mais de le mettre sur la Place Ettahryr et de lui construire un mausolée tout comme Lénine, disent-ils.

Ils ajoutent que devant ce mausolée, on y danse, on y danse … le Harlem Shake devenu chant patriotique de la Révolution. Les rétrogrades et les « salafistes », eux ont décider de boy otter tout simplement la chaîne NessmaBelaïd. Ils appuyèrent, donc, et se retrouvèrent devant la chaîne Hannibalïd.

Ah, c’est autre chose, là ! Larbin Nasra fait son cirque. Chafiq Matelas sonne le glas. Une présentatrice, avec son avocat de service jouent à la CIA. Un animateur souffle aux invités : «Chahyd», pour ceux qui n’ont pas encore entendu ou compris que la Tunisie n’a plus besoin que de «Shah-Id» pour que tout rentre dans l’Ordre.

Un «envoyé spécial» nous montre ce qu’il y a de plus et de mieux dans la Verte : les taudis, les vieux, les malades, les handicapés, les criminels et souffle à ce beau monde ce qu’il doit dire, comment et quand pleurnicher. Chez Raz Zack Le Musamah Karym, c’est, entre autres, une tante qui raconte son viol par son neveux et qu’elle a allaité, dit-elle, en plus ! Et un Monsieur Fauteuil Noir se suicida, encore un. Zap.

Elles sont belles, nos deux «nationales», n’est-ce pas ? Visages ternes, aucun sourire, des costumes Noirs, de deuil, svp, et des «infos» : grèves, sit-in, suicides, crimes, et surtout ces «débats» qui ne sont que de vrais bas.

Ce qui est «merveilleux», c’est que tu trouves la même salade à l’écran, à l’oreille et devant tes yeux sur papier ou électroniquement. C’est un vrai blocus, un siège médiatique parfaitement élaboré et hermétiquement fermé que les Tunisiens subissent.

C’est pourquoi, on se demande où Abou Sarra a-t-il vu des «animateurs brillants» sinon dans la manipulation et la démagogie. En fait, c’est le but des médias et des journalistes : créer sciemment et consciencieusement par endoctrinement idéologique, une nouvelle pensée unique, une nouvelle dictature. Ceux-là même qui se bouffonnent en parlant de «démocratie», de «droits humains», de «liberté de la presse». C’est pour eux et uniquement pour leur idéologie que les journalistes ne reculent devant rien pour détruire ce pays.

Par Amad Salem

(En réaction à l’article : Les Tunisiens traumatisés)