Lotfi Zitoun se met à table

Lotfi Zitoun, conseiller politique du chef du gouvernement, a accordé une interview exclusive à notre confrère La Presse de Tunisie dans laquelle il reconnaît l échec du gouvernement et de la coalition avec la contribution de l’opposition dans la gestion des affaires du pays :

« Le peuple a choisi de façon à ce que la Constitution et la gestion du pays soient distribuées sur l’ensemble des tendances politiques. Maintenant, il faut dire les choses comme elles sont, oui cette élite a échoué et n’a pas été à la hauteur de la confiance placée en elle. Je pense aussi que le peuple tunisien aurait été satisfait si nous avions réussi à former un gouvernement d’union nationale, plutôt que la division actuelle. Et de voir cette période de transition exclusivement consacrée à la rédaction de la Constitution et à la promulgation de certaines lois indispensables. Or, nous nous sommes trouvés dans une situation conflictuelle d’un pouvoir qui se défend et d’une opposition qui demande des comptes.

Voici d’autres extraits de l’interview :

“Les islamistes ne permettront plus jamais un autre holocauste. Il ne faut pas pousser le pays vers la violence, vers une nouvelle «mahraka» (holocauste) Les jeunes n’accepteront jamais de subir ce que nous avons subi.”

“Par ailleurs, il faut savoir que les salafistes ne s’attaquent pas uniquement aux laïcs, ils s’attaquent à Ennahdha et nous traitent de mécréants. La plupart des charges de Hizb Ettahrir sont contre les islamistes d’Ennahdha. Pour protéger notre pays de la violence, cette violence terrible, nous sommes en train d’avancer mais avec trop de lenteur.”

“Oui, il faut des technocrates, c’est vrai mais ce n’est pas à eux de diriger. Du moins, ceux qui ont travaillé sous Ben Ali n’ont pas à nous diriger. Il n’en est pas question.”

“Je répète, si cette jeunesse désespère de l’expérience tunisienne, il n’y aura plus de transition démocratique, car cette jeunesse peut basculer dans la violence. La Tunisie deviendrait l’un des centres d’Al Qaida.”

“Dans les impasses, Cheikh Rached avec son autorité morale intervient. De plus, il a de bons rapports avec les deux autres présidents.”

Nous avons renoncé rapidement à l’esprit du 18 octobre. Ce pacte qui a uni les islamistes et les démocrates et qui constitue le meilleur et la plus importante production de l’élite politique.

“La vérité, je ne vois pas une grande différence entre nous, quand je me mets avec le CPR  ou avec le PDP, quand on se réunissait avec Néjib Chebbi, on faisait ensemble la prière. Oui en politique nous avons simplement des méthodologies différentes.”

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