Le Trophée de l’African Banker pour Mustapha Kamel Nabli : réponse du berger à la bergère

On apprend par une dépêche que le Trophée African Banker du Gouverneur de Banque centrale de l’année 2012 va être décerné à Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct) pour l’excellent travail accompli dans les circonstances très difficiles de la Tunisie durant la transition.
L’African Banker Awards, qui en est à sa sixième édition, se tient chaque année en marge des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale pour distinguer les réalisations des institutions financières africaines et d’individus qui ont contribué de manière importante à la réforme, la modernisation et l’expansion du système financier et bancaire du continent.

 

Cette distinction internationale est un grand honneur pour la Tunisie républicaine. Nous profitons de cette occasion pour présenter nos sincères félicitations à Mustapha Kamel Nabli.

On apprend par d’autres sources qu’il y a un projet de limogeage du  gouverneur de la Banque centrale suite aux  tensions entre l’exécutif et Mustapha Kamel Nabli à propos des visions macroéconomiques du gouvernement qui cherche à intervenir dans les prérogatives de la BCT. Cette dernière garde une ligne de prudence pour contenir l’inflation et par voie de conséquence protéger le pouvoir d’achats des tunisiens. Le gouvernement  cherche à adopter une politique monétaire expansionniste par l’intermédiaire d’un taux  d’intérêt faible afin d’encourager la consommation des ménages et des entreprises. Cette politique crée forcément de l’inflation incompatible avec un taux d’intérêt faible.
Deux conceptions diamétralement opposées: le gouvernement cherche à favoriser le capital par contre MKN défend les pauvres en refusant l’inflation. Un duel mortel finira par imploser l’économie du pays. L’abaissement de deux crans la note de la dette à long terme de la Tunisie à “BB” par l’agence de notation Standard and Poor’s reléguant ainsi le pays dans la catégorie des emprunteurs spéculatifs est une conséquence directe du conflit BCT-Gouvernement. .
Non seulement cet homme est compétent, il s’est montré durant la transition un fin connaisseur des outils de stabilisation de l’économie et des finances. Il refuse de faire de la planche à billets, source d’inflation et surtout d’érosion de notre monnaie nationale, le dinar. Son départ est un raccourci pour la faillite du pays et l’implosion de l’économie nationale.
Comment peut-on expliquer cet acharnement contre une institution comme la Banque Centrale et son patron ? Est-ce vraiment la divergence en matière de vision sur la relance de l’économie du pays qui est à l’origine de ce divorce ? L’envergure de Mustapha Kamel Nabli explique-t-elle seule ce déchirement ? Cet homme reconnu à travers le monde des finances et de développement pour ses compétences et sa probité s’attire jalousie et haine. En tout cas, MKN constitue une pièce maitresse du prochain gouvernement qui sera mis en place après la chute du gouvernement actuel. MKN sera fatalement l’héritier et fils spirituel de Hédi Nouira. Il fera un bon tandem avec Taieb Baccouche pour mettre en place les reformes urgentes pour notre économie.
Oui, nous le martelons, nous avons besoin d’hommes et de femmes intègres et visionnaires pour que triomphe la Tunisie républicaine, c.-à-d, une Tunisie résolument sur le Front de la démocratie directe, de l’éducation, de la recherche et des technologies de pointe, de la santé, de l’égalité réelle et non formelle homme-femme, du droit au travail, de l’Etat de droit, de la Tunisie de toujours – celle du combat, de la justice,  des réformes et du progrès collectif.