Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience

Il y a tout juste un an, le pays était au bord du chaos, mais j’étais pleine d’espoir. Je savais que le chemin serait long, mais je me disais nous avons au moins un acquis : le « Plus jamais peur ». Ce « Plus jamais peur » est notre garant contre tout retour en arrière. J’étais loin de penser que quelques mois plus tard, des gens descendront manifester pour soutenir le gouvernement en place. Un gouvernement qui cumule le manque d’expérience et l’incompétence. Le pire gouvernement que la Tunisie ait eu. Normal, le nombre d’années passées en prison a été le paramètre déterminant dans la répartition des portefeuilles ministériels. Les compétences tout ça, on s’en fou. 

Aujourd’hui nous avons un président qui se croit vraiment élu par le peuple alors qu’il est passé dans sa circonscription grâce au plus fort reste… quand ça lui arrive de faire un tour à l’intérieur du pays, des gens l’accueillent avec des « vive Ben Ali », ça peut paraître anecdotique mais cela dénote la gravité de la situation. A vrai dire, je ne sais pas si c’est un Président de la République qu’on a ou un clown dans un cirque. Il ne cesse d’additionner les maladresses malgré ses prérogatives très limitées. i.e : Il renvoie l’ambassadeur de la Syrie puis propose d’accueillir Bashar Al Assad. Oubliant au passage que des gens ne demandent que l’extradition de Ben Ali de l’Arabie Saoudite. Ce pays où le premier ministre Jebali est allé mendier de l’argent au détriment notre dignité. Des sont aussi morts pour la liberté et le droit au travail et à une vie descente. Mais vous savez de quoi on parle à l’assemblée constituante ? On parle de chariaa dans la constitution.

Cette révolution, si jamais elle a eu lieu, elle n’est pas encore achevée. Ben Ali est parti mais le régime n’est pas encore tombé. Les privilégiés ont changé mais les privilèges sont restés. Ennahdha se « rcdise » chaque jour un peu plus et c’est intolérable. Le « Tout ça pour ça » je ne veux pas l’employer. Nous avons entamé quelque chose, nous devons l’achever. « Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience » disait Jaurès. Soyons tous conscients !

Blog : Un Oeil sur la Planète de Sarah Ben Hamadi