Tunisie/Libye : Réouverture des postes-frontières de Ras Jedir et Dhehiba

Après une fermeture qui a duré environ deux semaines suite à des incidents armés, les autorités tunisiennes ont rouvert jeudi les deux points de passage de Ras Jédir et Dhéhiba frontaliers avec la Libye, a annoncé l’agence officielle TAP.

Ces deux voies revêtent une importance cruciale pour la circulation des personnes et des marchandises entre les deux pays voisins. Elles sont vitales en particulier pour les habitants des zones frontalières qui vivent du commerce informel des produits échangés de part et d’autres. Plus d’un million de Libyens les empruntent, notamment pour des séjours touristiques ou pour se faire soigner en Tunisie.

La réouverture de la principale voie de transit de Ras Jédir intervient après la mise en place par le gouvernement libyen d’une “structure spécialisée chargée d’assurer le bon fonctionnement de ce point de passage du côté libyen”, précédemment contrôlé par des rebelles au régime déchu de Kadhafi.

Tunis avait décidé sa fermeture par mesure de sécurité suite à l’infiltration de groupes libyens armés en territoire tunisien. Elle avait demandé que le poste soit pris en main par des agents professionnels.

Inactivé pour des raisons similaires, le poste frontière Dhehiba Wazen, plus au sud, a été également rouvert le même jour.

Selon la TAP, le trafic y a repris timidement, entravé par des informations selon lesquelles des accrochages auraient éclaté entre des groupes de rebelles à certains endroits du Jebel Gharbi, proche du territoire tunisien.

Mercredi, le nouveau président tunisien Moncef Marzouki a annoncé qu’il se rendra prochainement en Libye. Ce sera son premier voyage à l’étranger depuis son investiture.

Durant la guerre en Libye, la Tunisie avait accueilli près d’un million de réfugiés de diverses nationalités, dont des dizaines de milliers de Libyens. Bon nombre d’entre eux ont été abrités par des familles tunisiennes.

La Libye est le principal partenaire économique de la Tunisie à l’échelle arabe et africaine. Les échanges bilatéraux étaient estimés à quelque 2,5 milliards de dollars en 2010.

(AFP)