Extrêmisme religieux – Universités : Attention danger!

Un groupe d’une cinquantaine de salafistes qui se disent étudiants de la faculté, ont entravé lundi les cours à la faculté des lettres de la Manouba, près de Tunis, en tentant d’imposer l’inscription d’une étudiante portant le niqab.

Les salafistes réclamaient l’inscription des filles en niqab, une salle de prières dans l’enceinte du campus, la non-mixité des cours, l’interdiction pour des femmes d’enseigner à des étudiants hommes, et vice-versa.

Interrogé par le journal Kapitalis, Chokri Mabkhout, professeur de lettres et civilisation arabe et ex-doyen de la faculté des lettres de Manouba a déclaré que :

On commence par les apparences et on finira par modifier les programmes scolaires. Si la Tunisie ne s’éveille pas maintenant, le travail souterrain de groupuscules (plus ou moins proches du parti vainqueur des élections du 23 octobre) continuera, s’amplifiera et changera radicalement la société tunisienne. Il est urgent de ne pas attendre..

Le ministère a fermement dénoncé de tels comportements, réitérant son opposition à l’accès au sein de l’enceinte universitaire d’étudiantes vêtues du niqab qui “doivent dévoiler leur identité pour des raisons tant pédagogiques que sécuritaires”.

Selon les dispositions régulières en vigueur chaque étudiant doit pouvoir être identifié avant l’accès à l’université, pour des raisons pédagogique et sécuritaire…En l’absence d’un texte juridique spécifique sur le port du niqab, phénomène nouveau en Tunisie, les doyens de facultés peuvent s’appuyer sur une circulaire de 2005 obligeant à l’identification des étudiants » a indiqué le ministère de l’éducation à l’AFP.

De plus, le ministre tunisien de l’Education, Taieb Baccouche, a annoncé, mardi 5 avril, que l’interdiction du port du niqab dans les établissements scolaires sera maintenue.

Le niqab est catégoriquement interdit dans les établissements d’enseignement et ne pourra être autorisé, parce qu’il n’existe aucune relation entre ce vêtement et l’Islam”, a déclaré le ministre.

Cette déclaration a été faite après qu’un certain nombre de femmes aient choisi de porter le voile après la révolution du 14 janvier.

Des incidents similaires à celui qui a eu lieu lundi à la Faculté des lettres de la Manouba se sont multipliés au cours des dernières semaines. Début octobre, des salafistes avaient envahi la Faculté des lettres de Sousse (140 km au sud de Tunis) pour protester contre le refus d’inscription d’une étudiante en niqab, et le doyen avait reçu des menaces de mort.

En novembre, des étudiants ont tenté d’imposer la non-mixité à la cantine scolaire de l’université de Gabès (sud).

D’autres incidents tels que des professeures insultées en raison de leur tenue vestimentaire ou des cours de dessin empêchés car les représentations sont proscrites par l’islam ont été rapportés dans la presse.

Plus inquiétant sera la réaction de M.Dilou d’Ennadha. Il explique doctement à la télévision  qu’il s’agit de barbus mais pas de salafistes. Que c’est donc un faux problème. Et ne condamne en rien l’incident.

En juillet 2010, Mehrezia Laâbidi, vice-présidente de l’Assemblée constituante, récemment élue et membre du mouvement  a déclaré dans sa lettre ouverte aux sœurs qui portent le voile intégral :

Le port du niqab pour les femmes ou celui des kamis ou de la barbe pour les hommes contribuent à «restreindre la vision et la lecture de l’islam à un seul et unique uniforme» et sont l’expression d’une «vision qui renonce à la raison, à la culture et à la diversité, qui a fait la richesse de l’islam “.

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