Une délégation de lobbying juif américaine rencontre Hamadi Jebali et se voit refusée par Moncef Marzouki

Lundi 14 novembre, Hamadi Jebali, secrétaire général du parti Ennahdha, a rencontré une délégation du Comité juif américain conduite par Jason F.Isaacson, directeur du gouvernement et des Affaires internationales, Maia Blume, assistante du directeur, Donald A.Yale et Allan J.Reich du cabinet d’Avocats Seyfarth Shaw LLP. La même demande d’entrevue a été soumise à Moncef MArzouki, président du CPR qui a refusé net de voir la délégation juive américaine.

L’objet de la visite se serait rapporté aux assurances que voudrait avoir le lobby juif américain pour ce qui est d’éviter d’inclure dans la future Constitution tunisienne une clause interdisant l’établissement de relations diplomatiques avec Israël.

Le lobby juif américain ne dort pas sur ses lauriers et même si la Tunisie ne représente pas une grande puissance économique pour les USA, elle est importante sur le plan géostratégique. D’abord parce que du temps de Ben Ali, “Ami traditionnel de l’entité sioniste”, la Tunisie était non seulement un allié mais représentait une arrière-garde pour la base américaine Africom et autorisait les flottes américaines à naviguer dans ses eaux territoriales comme si elle était chez elle.

Le général américain William E “kip” Ward, qui avait visité la Tunisie en juin 2010 avait parlé longuement de la coopération entre l’Africom et les pays africains déclarant à l’occasion que sa visite lui permettait de mieux connaître les priorités de la Tunisie en matière de défense et de sécurité et d’envisager les axes sur lesquels, les USA pourraient intervenir pour la soutenir, allant même jusqu’à l’aider à surveiller ses frontières, contre qui?

Ceci pour dire que les USA ont un agenda qu’ils ne veulent surtout pas bouleverser suite au “Printemps arabe” auquel, ils ne sont pas vraiment étrangers d’après certains observateurs. Les States auraient depuis le début des années 2000 mis en place une stratégie pour préserver leurs intérêts dans la région arabe sans armes ou armées mais en se proposant pour soutenir les démocraties et se faisant les alliées des groupes les plus dociles ou les plus obsédés par le pouvoir…

Ils ont donc déjà choisi leurs alliés et entendent bien préserver leurs intérêts et ceux d’Israël. Ennahdha est-elle le fameux “Black horse” US?

Les prochaines échéances comme l’élaboration de la constitution ou les élections attendues pour l’année prochaine nous le diront. Dans l’attente, le parti Ennahdha gagnerait à éclaircir sa position avec l’Etat d’Israël d’autant plus que c’est lui qui a exigé que le refus de toutes relations diplomatiques avec le colon israélien doit être inclue dans la constitution et que les USA, sont un partenaire international comme les autres.

Wait and See.

A.B.A