Tunisie : Mobilisation de jeunes contre les dérapages électoraux, devant le siège de l’ISIE


Avec le retard constaté dans l’annonce des résultats des élections de l’Assemblée constituante, ce sont les réseaux sociaux et les médias qui ont pris la relève. Depuis la nuit du 23 au 24 octobre 2011, des chiffres ont été annoncés donnant le parti Ennahdha en première position. Dans la spéculation et en l’absence de résultats officiels, ces chiffres ont fait force de loi.

Ce parti fait aussi objet d’une contestation de la part d’une foule qui a pris place devant le centre des médias, situé dans le palais des congrès. Ces personnes dénoncent les abus et les infractions commises par des partisans d’Ennahdha dans plusieurs bureaux de vote à travers toute la Tunisie. La journaliste tunisienne Moufida Abbassi a crié au scandale, demandant l’application de la loi.

Wassim Riahi, un observateur dans un bureau de vote au Kram, présent à la manifestation, a déclaré que ce parti distribue des bons pour les électeurs. Les personnes sont même emmenées par bus et autocars pour voter pour lui. Un journaliste a assisté à une scène où un partisan d’Ennahdha se tenait devant la porte d’un bureau de vote en appelant les gens à voter Ennahdha. « On leur promet le mouton de l’aïd. Je suis allée à l’ISIE et j’ai soumis ma contestation. Mais aucune réaction ! Les dérapages sont mentionnés sur le site de l’ISIE et on trouve bizarre qu’elle ne réagit pas», affirme-t-il.

De son côté, la chanteuse Amel Mathlouthi, présente à la manifestation, indique que sa grand-mère illettrée a été manipulée par des membres du parti. Dans d’autres bureaux de vote, les partisans d’Ennahdha accueillent les électeurs et les font entrer au bureau de vote, en portant le logo du parti. Certains n’ont pas respecté le silence électoral.

Les manifestants demandent à l’ISIE de sanctionner ces infractions et ces dépassements que ce soit le parti indiqué ou d’autres partis. Il compte rester en sit-in devant le centre des médias jusqu’à lasatisfaction de leur objectif. « Nous voulons que nos élections soient réussies, que les dérapages soient punis, que la vraie démocratie soit réalisée», lance l’un d’eux.

M.O